mardi 1 mai 2012

Les immigrés de France, proies faciles de politiques en mal de propositions.


Cible d’attaques vigoureuses et honteuses du président sortant qui avait décidé de virer à droite toute dès sa pré-campagne,les immigrés sont devenus le problème majeur de la France. A-t-elle une croissance nulle, un chômage élevé, des logements rares, un système d’enseignement à double vitesse, une fracture sociale si grave qu’elle brise les fondements de la République ? plutôt que de chercher des solutions et de fonder sa réélection sur sa façon de s’attaquer à ces difficultés, M. Sarkozy, séduit par les thématiques préférées de l’extrême droite, de sorte qu’après le premier tour où Mme Le Pen, est arrivée en troisième position avec près de 20% des suffrages, ne s’est pas embarrassé du courage par lequel on reconnait les véritables républicains, debout face à l’insoutenable et préférant mourir que se parjurer, préférant donner l’exemple de l’encrage de l’idéal républicain dont il deviennent pour la postérité des parangons. Après le premier tour, M. Sarkozy plus opportuniste que républicain, a préféré continuer d’appeler à danser la farandole sur l’air de la xénophobie et de la peur de l’autre, se risquant même à voir la République étinceler de ses nobles feux sur le Front National, autorisé à se présenter. La postérité n’a pas souvenir de ceux qui transigent avec l’abject et le nauséabond, l’histoire les jette dans ses égouts, Hugo souhaitait qu’elle ne s’en souvint même plus: « Et que l’histoire un jour ne s’en rende compte, /Et dise en le voyant dans la fange étendu:/ - On ne sait ce que c’est. C’est quelque vielle honte/ Dont le nom s’est perdu ! - »


Etles immigrés dans tout cela ? Inaudibles ! Il parait qu’ils seplaignent de ne pas être assez vus ou entendus. Bien voila l’occasion, M. Sarkozypasse son temps à leur faire une mauvaise publicité, les réduisant à une bande de miséreux que la généreuse France recueille et nourrit, mais qui mange tout son pain, si bien qu’il n’en reste plus pour les Français et les véritables Français. C’est bien lui à Grenoble en 2010 qui avait parlé de Français de souche, oubliant lui-même qu’il n’en n’est pas, dût-il en exister.


Humiliés, offensés, objet des regards torves des imbéciles adhérant aux thèses racistes, discriminés et traités sans dignité dans les préfectures, les immigrés restent pourtant silencieux. Pas une fois pendant la campagne une association, un collectif n’a appelé à une manifestation pour faire entendre leur l’indignation. Pour être respectés il ne faut pas, lorsque ça devient nécessaire, hésiter à démontrer sa force. Tant que les immigrés accepteront, parce que sans doute ils ont la passion de l’humiliation, de courber l’échine face aux attaques sordides que seule justifie leur posture de proie facile, ils ne gagneront pas le respect qu’ils méritent depuis leur présence aux côtés des « vrais Français » dans des moments décisifs de l’histoire pas si lointaine de la France, devenue leur histoire commune. A la France qu’on dit grande et noble de savoir se montrer polie et reconnaissante envers ses amis. N’est pas ami de la France qui veut donner d’elle et des Français une image de peuple fermé et reclus sur soi-même.


Pour revenir à vous chers immigrés, soyez dignes, et exprimez-vous ! On dit que vous ruinez la France, exigez des comptes ! Et si c’était vrai, assumez. Mais c’est faux, on le sait, que n’exigez-vous des excuses ? Vous êtes autant citoyens que les autres et au même titre qu’eux, vous œuvrez au bien-être de la France.


Ne pas agir dans de telles circonstances confirmerait votre faiblesse et votre lâcheté ; se laisser marcher dessus, raser les murs et ne pas regarder les gens franchement est le propre des faibles. Pourtant, jamais les immigrés de France n’osent agir en vue de changer les rapports de force. A quoi leur ont servi les études qu’ils ont faites avec passion, surmontant les difficultés administratives et financières, faisant preuve de courge et de détermination. Ça grouille de docteurs ès machin, de médecins, d’ingénieurs, mais paradoxalement, on a la forte impression qu’ils n’ont pas beaucoup d’appétence pour le débat malgré les formations de haut niveau que nombreux d’entre eux ont reçues. Ils n’ont pourtant pas à craindre des potentats à la main lourde de leurs régions d’origine, nous sommes ici en république. Sortez donc du bois et faites vous entendre.



Cunctator

1 commentaire:

PNN a dit…

Hier pendant le débat avec François Hollande le candidat sortant a reconnu qu'il pense aux musulmans, pas tous les musulmans, ceux du Maghreb et ceux de l'Afrique l'ouest, lorsqu'il parle des immigrés. La division, encore la division, toujours la division pour quelqu'un qui veut rassembler, oubliant que de nombreux Français sont originaires des régions visées.

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.