jeudi 21 février 2019

Congo-Brazzaville : les intellectuels aux abonnés absents


Lorsque le droit et la justice ne réparent plus, que l’arbitraire est imposé au peuple, la parole prophétique de l’intellectuel attise les braises de l’espoir.

Gonflés d’amour, pressés par les murmures de la vocation, ils avaient vaincu la rude pente qui mène aux hauteurs de la pensée. Profusion donc de courage, d’abnégation et de foi. Il en faut pour une telle expédition. Les fous seuls, les grands naïfs et les mystiques, dans une société ou des décennies de corruption, de badinage et de brutalités, avaient ringardisé honnêteté, correction et mérite, pouvaient s’éreinter à glaner des savoirs qui ne les placeraient pas aux premiers rôles. Moqués pour leur vocation d’arrière-garde, les aspirants à une vie de pensée étaient conscients de la justesse de leur choix. N’en déplaise aux imbéciles armés de quolibets, les palmes leur revenaient. Ils avaient choisi la difficile mission d’éclairer l’avenir, de porter les lumières de Socrate, l’humanisme de Montaigne, la rébellion de Césaire. On enseignait, on écrivait, on discourait, avec passion, parfois au risque de grands périls.

Pourtant cet esprit, nécessaire en démocratie, régime qui ne vit que par la parole raisonnée et la discipline des passions, ne perdura pas. Il s'épuisa après la Conférence Nationale Souveraine. En taillant en pièces le régime militaro-marxiste, ce grand débat inspiré par les dérives du régime de naguère et les injonctions de l’histoire - celles de la Baule y compris -, consacrait la liberté politique. Seulement la parole déliée, envoûtée par des ardeurs longuement étouffées, exprima le nauséabond et fit voler en éclat l'esprit de responsabilité. Chez les intellectuels notamment. Sans évaluer les conséquences de ces idiotes crispations, on versa dans le piège de l’appartenance groupale.

Au lieu d’aider le peuple à affermir son caractère en vue des défis de la démocratie naissante, ils renforcèrent de leur stature les factions opposées dans la crise qui s’installa au lendemain de la première élection d’un Président au suffrage universel, privant cette démocratie de leur souffle. Participer à l’hubris collective, postillonner d’odieux outrages, présentait certainement plus d’attraits que de bander le courage nécessaire à la concorde, sinon à la bonne entente nationale. Les atrocités commises par des Congolais sur des Congolais n’émurent pas ces âmes sensibles aux valeurs universelles de l’humanité. Première démission qui en disait suffisamment sur leur qualité. Le malheur des Congolais est d’avoir fait confiance à ces imposteurs. Donnant l’illusion d’un sincère attachement au vrai et au beau, ils lorgnaient des privilèges de mandarins égoïstes.

Bercés par les sérénades et les flatteries de leurs groupes d’appartenance respectifs auprès de qui ils paradaient vaniteux, supputant leurs avantages en cas de succès de leur camp, très peu alertèrent des hasards qu’augurait cette pagaille. Penseurs à courte vue, savaient-il au moins que leur soumission aux logiques groupales préparait des sombres jours ? L’affaire reste à instruire. Privée des lumières et des repères censés être fournis par ces éclaireurs par vocation, la société congolaise exposée à des glaives scélérats, connut bientôt le malheur. Point besoin d’y revenir, les honnêtes gens n’ergotent pas sur la nature des événements qui ont conduit à l’assassinat de la démocratie congolaise et au trépas de trop des nôtres.

Tombé dans l’escarcelle de mafieux et de pillards, le pays sombra dans un insondable chaos. La pire phase de son histoire post-indépendance. Il s’est depuis transformé en un îlot d’injustice, de terreur, de brigandage, de censure. Certains anciens colonisés en arrivent même outrés à regretter la férule coloniale. « Au moins on était soignés et le pays était bien tenu, disent-ils ». Les opposants parfois accablés pour leur nonchalance ou leur complaisance ont été de tous les combats. Avec leurs armes morales et intellectuelles respectives. Il faut le leur reconnaître. Rien d’étonnant si les pauvres diables de leurs rangs ont choisi la soumission. Point de courage politique sans courage moral.

Ce qui est ahurissant dans ce pays qui longtemps bouillonna d’art et de culture c’est l’érosion d’âmes capables de réflexion dans une phase si dure de notre histoire. Où sont passés indignation, révolte, dissidence ? Écrases par le rouleau compresseur des antivaleurs tant décriées par le pouvoir ? J’entends déjà objecter de la brutalité du régime. Certes on ne peut pas l’en absoudre, mais que dire des faiblesses des hommes de culture ? La complaisance de nombreux d’entre eux avec la logique ethnique s’est érigée en frontière conceptuelle et morale. Critiquer oui, mais pas les parents. Ainsi passent sous silence les maux destructeurs des structures sociales et institutionnelles. Rares en effet sont les élites congolaises partageant les terroirs des hommes du pouvoir à avoir fait preuve de liberté critique. Ils se taisent lors même que l’injustifiable et l’imprescriptible se commettent sous leur nez. Antigone n’est pas congolaise, mais si un tel niveau d’abus et d’oppression ne réveille pas les consciences éclairées, c’est qu’elles ne l’ont jamais été. Fussent-ils des membres du parti au pouvoir, on pourrait arguer de leur bâillonnement par le parti, mais là encore l’argument ne tiendrait pas. Le haut degré d’exigence de ces gens confère une passion si ardente de la liberté que rien, ni parti ni parents, ne pourrait les empêcher d’agir selon leurs principes.

Que ce soit le fait de l’engourdissement d’une conscience de bourgeois impassible et attelé à la sauvegarde de piètres intérêts, de la tentation du maroquin ou du strapontin, de l’ivresse de la collusion avec le pouvoir, vecteur de l’illusion d’inspirer l’action du prince, trop de clercs Congolais sont devenus les chiens de garde des coffres forts.

Philippe Cunctator. 

lundi 20 février 2017

La démocratie à l’africaine, refuge et alibi de ceux qui ont horreur des exigences de la conscience critique.


Depuis des décennies, exercée sans la nommer, dans la plupart des pays africains où elle se trouve de plus en plus soumise à une forte demande de reconnaissance et de légitimation, la démocratie dite à l’africaine serait-elle le refuge et l’alibi de ceux qui ont horreur de l’effort vertueux que réclame l’exercice de la démocratie tout court, universelle par le service des valeurs universelles auquel elle convie tout homme de bonne volonté ?

Une bien lâche dérobade à l’éthique de responsabilité qui est le grand souci de l'aventure démocratique, la reculade devant les exigences de la conscience critique? Leur longue expérience du combat démocratique avait donné aux occidentaux la conviction, après Platon et Aristote, que, pourvu qu’on en respecte les règles et en intériorise les valeurs, la démocratie est le seul régime politique susceptible de créer, pour l’homme, les conditions de son épanouissement, et de sa réalisation.

La démocratie conduit à un tel résultat en créant une société régie par des principes de justice et de liberté, et non par les humeurs et les caprices d’un potentat, les fantaisies d’un petit groupe d’individus qui sont malheureusement l’orientation que prend facilement la démocratie à l’africaine dont on aimerait d’ailleurs qu’on nous en donne les fondements, les principes, les normes, les valeurs qui la régissent. Lorsqu’on dit démocratie à l’africaine, on pense tout de suite à Mobutu Seseko et à Yaya Djamé qui ont conduit leur pays à la culbute, à force d’exercice fantaisiste et cruel d’un pouvoir sans limites. La démocratie, comme idéal politique, nous place en face d’une telle masse d’exigences morales, qu’à moins d’avoir reçu une solide éducation qui ouvre les sens et l’intelligence au sens de notre semblable à servir et non à asservir, elle apparaît comme une utopie où se plaisent les poètes et autres rêveurs, et dans lequel le soit disant pragmatisme africain n’a que faire.

Les régimes politiques de la coloration de celle de la démocratie à l’africaine naissent de l’inaptitude coupable des sociétés qui les fondent, à pratiquer les vertus de courage du bien, de compassion, d’humilité, de prudence, de respect des autres. Sauf si elle est totalitaire (mais alors ce n’est plus démocratie mais négation de la démocratie) la démocratie est soumission courageuse aux principes, aux normes et aux valeurs qui la fondent et dont la justice constitue le socle. Et quel Africain n’aspire à la justice et à un traitement digne? Que ce soit difficile pour notre nature blessée, qui le contesterait? Les plus vieilles démocraties elles-mêmes ne sont pas irréprochables, mais elles avancent tant bien que mal, résolument. La démocratie se présente ainsi comme un combat pour le bien sans fin, sans cesse recommencé, parce que la part mauvaise de la nature de l’homme résiste.

Si en revanche, par démocratie à l’africaine, il faut entendre l’affirmation de la prise de conscience par l’Afrique que son adhésion à la démocratie comme exigence éthique pour toute conscience droite, mais que néanmoins, elle tient compte des résistances de la nature humaine, résistances d’autant plus fortes que, dans l’exercice de ce type de pouvoir politique, l’Afrique manque de tradition et d’héritage, et que de ce fait, il faut s’attendre à de graves maladresses dans les débuts de l’exercice du pouvoir démocratique, c’est là, la voix d’une sage et prudente philosophie. Mais ce serait sottise si cela traduisait la violente affirmée d’exercer le pouvoir démocratique conformément à des spécificités culturelles africaines dont on aimerait bien savoir à quoi elles ressemblent. A un exercice du pouvoir régi par des règles flexibles selon les humeurs et la fantaisie du détenteur du pouvoir?

Si elle est refus de se soumettre aux exigences de la raison critique, (qui est exigence impérieuse d’intelligibilité) refus du respect de la dignité d’autrui né libre, si elle est la fantaisie livrée à elle-même, la démocratie à l’africaine ne donnera pas à l’Afrique la grande et belle civilisation qu’elle lui promet. La démocratie, comme tout ce que l’homme entreprend, se gagnera à la sueur de notre front. Elle est renoncement à soi, dévouement au bien commun à construire ensemble, compassion, générosité, loin de l’esprit rentier. La démocratie à l’africaine est-elle disposée à affronter les penchants mauvais de notre nature?

Ce qui manque à l’Afrique pour rentrer résolument en démocratie, c’est ce qu’on appelle l’esprit philosophique, conçu comme interrogation ouverte et inventive, radicale mise en question des vérités reçues, refus de se laisser enfermer dans un passé non examiné. Allons! Soyons francs et ouverts au débat: le système politique, faute d’autre terme, appelé démocratie à l’africaine, fait si peu de place à la conscience critique, l’emblème de la démocratie, que, même par analogie, ce canard boiteux ne mérite pas l’appellation de démocratie dont on l’affuble. Désir de démocratie n’est pas déjà démocratie.


Dominique NGOÏE-NGALLA

mercredi 10 février 2016

L'artiste dans l'Afrique précoloniale

Personne aujourd’hui, même sans y porter un intérêt particulier, n’ignore ce qu’est l’art Africain, formellement, du moins. Présent dans les collections permanentes des plus grands musées du monde, objet de nombreuses expositions temporaires et sujet d’une abondante littérature, l’art africain, notamment la sculpture, son élément majeur quant aux arts plastiques, est bien connu quant à ses catégories, ses nuances. Pourtant lorsqu’on pose le regard sur ces pièces, qui comme les œuvres des autres cultures illustrent la manière spécifique dont une culture donnée conjugue l’universel, et que l’on s’interroge sur ce qu’elles nous disent de notre condition, l’absence d’un élément important pour la compréhension et l’interprétation de cet art se fait cruellement ressentir : l’artiste Africain. Toute œuvre en ce qu’elle est une objectivation des considérations et de la sensibilité propres de l’auteur en porte le cachet. Seulement l’établissement des traits caractéristiques ce dernier ne peut se faire sans un recensement préalable de son œuvre, laquelle est ardue sans l’aide de la signature si son origine ne peut être attestée par aucune tradition. Mais la signature est propre aux civilisations de l’écrit auxquelles l’Afrique subsaharienne n’appartient pas. 
Emprisonnés dans leur anonymat, ces artistes ne se révéleront jamais à nous, nous laissant les imaginer et les deviner à travers leurs œuvres centenaires. Si des indications d’ordre général existent sur les créateurs et le contexte social de leur travail, on ignore tout de ce qui les singularise : le nom, la biographie, la formation, les influences et l’éclosion du génie. Même si ce silence inouï n’ôte rien à la puissance esthétique de l’art africain longtemps relégué dans des sous catégories (art primitif, art nègre), elle prive cependant sa production de l’auréole de sainteté qu’apporte un nom, surtout quand il désigne un maitre, et complique l’établissement d’une histoire de l’art grâce à laquelle s’établissent les généalogies, se mettent au clair influences et apports. Ces œuvres dans leur troublant mutisme, nous révèlent tout au plus leurs origines géographiques et ethniques, et nous laissent dans le trouble dans lequel précipite l’absence de leurs géniteurs. Bien que le créateur d’une œuvre d’art – puisque cette qualité injustement refusée aux œuvres africaines leur a finalement été reconnue -, est un artiste, il ne cesse de peser sur les auteurs Africains piégés dans l’épaisse nuit de l’anonymat, de lourdes hésitations quant à leur reconnaitre pleinement cette qualité.
Deux raisons principales fondent ces hésitations. D’une part, le caractère holiste des sociétés africaines précoloniales ne permettant pas l’éclosion d’individualités capables d’exprimer leur sensibilité ou leur vision propre à travers des œuvres qui en soient le juste reflet ; d’autre part, le caractère utilitariste de l’art africain. En effet, pris sous l’angle de la proximité avec le sacré dont il parait un prolongement en ce qu’il produit des supports cultuels ou des symboles de divinités, les créations africaines ont été réduites à leur aspect fonctionnaliste ; étrangères donc à toute considération purement esthétique et dénuées d’autonomie. 
Or des travaux d’anthropologues et l’histoire de l’art elle-même contredisent de telles considérations, qui établissent que la destination utilitariste ne dévalue les qualités esthétique d’un art donné, et que l’artiste africain partage avec les artistes d’autres horizons des invariants caractéristiques de la condition de créateur. De même que pour les ouvrages de l’art de l’Occident médiéval, dont l’évidente destination religieuse ne remettait pas en cause la vocation au beau, le caractère fonctionnaliste de certains éléments de l’art africain ne leur ôte nullement leurs qualités. L’utile est le beau ne sont pas antinomiques. A ce propos, Michel Leiris affirmait « Les productions plastiques négro-africaines répondent certes à des buts religieux ou magiques, à des butsproprement sociaux, à des buts politiques, à des buts de prestige. Toutefois, cela n'exclut nullement qu'elles puissent susciter une réaction esthétique chez les Noirs Africains qui en usent ou simplement les regardent »
Au XVIe siècle où commencent à peine les relations entre l’Afrique et l’Europe renaissante, l’habileté artistique des créateurs Africains se manifesta impérieusement au jugement des voyageurs Européens. Valentim Fernandes qui l’a évoquée dans ses écrits sur l’Afrique (Description de la côte occidentale de l’Afrique) estime que ces artistes « très habiles et très ingénieux » font de merveilleux travaux en ivoire . Ces ivoireries, essentiellement des objets de la vie courante (cuillers, salières, poivriers, coupes, etc.) sont ouvragés avec tant d’art qu’elles séduisent l’aristocratie européenne, dont elle finit par garnir les collections, reconnaissant ainsi, quoique tacitement, les qualités artistiques des sculpteurs Nègres. Loin des côtes, d’autres matériaux, ouvragés eux-aussi pour servir un quelconque but, sont toutefois d’une remarquable beauté. Les sabres et coutelas exposés au Musée Royal d’Afrique Centrale à Tervuren (Belgique) ainsi que les appuis têtes, pilons en bois sculptés sont si finement travaillés et ornés que ce n’est pas sans peine qu’on se fait à l’idée que des œuvres de cette qualité, révélant la finesse et le talent de leur auteur, aient servi à de telles besognes. Il y au contraire tout lieu de s’en réjouir, car infiniment élégants, les Africains ne reléguaient pas le beau à quelque activité, mais il était exigence dans les moindres gestes de la vie quotidienne
Outre l’indéniable valeur de ses créations articulant exigences esthétiques et finalité utilitaire, le créateur Africain, comme les artistes d’ailleurs, s’il jouit au sein de sa société d’un prestige et de privilèges liés à la haute considération pour son œuvre (plus importants lorsqu’il est artiste par vocation et non par cooptation), partage avec eux le même désintéressement et le même non-conformisme, de sorte qu’il donne l’impression d’être un doux rêveur. En effet, nombre d’entre eux détiennent des charges nobiliaires dans les sociétés centralisées et hiérarchisées, sont exonérés de corvées et d’impôts : privilèges non pas de vulgaires exécutants de commandes, mais de créateurs d’œuvres de grande valeur à qui doivent être épargnés les impédimenta que constituent le travail. Les mécènes Occidentaux l’avaient compris, qui dotaient largement leurs protégés afin que rien ne vînt gêner leur création exigeant une infinie disponibilité d’esprit. 
Philippe Ngalla-Ngoïe

samedi 22 août 2015

L’église Africaine face au phénomène subversif de la sorcellerie.


La croyance en la sorcellerie avec les manifestations plus ou moins, spectaculaires de ses pratiques est généralement liée au niveau de développement primitif des sociétés archaïques. En toute logique, elle fut, en Afrique noire précoloniale, au cœur du système des représentations et des pratiques eu égard au niveau de développement social de l’époque, dans bien des régions, encore male dégagées des lourdeurs du néolithique. L’enseignement des missionnaires chrétiens bouscule les fondements du système de représentation du continent et sur la base des préceptes de l’évangile en proposent une nouvelle définition.

Résultat : au bout de quatre générations, dans les centres urbains ou l’activité missionnaire est plus intense, parce qu’elle est jumelée à la scolarisation, la croyance en la sorcellerie prend une forme plus diffuse au fur et à mesure que le niveau social et d’éducation de la population s’élève. La fin de la colonisation en précipitant dans une profonde misère l’Afrique qui, dans bien des secteurs (santé, éducation, administration) connut une nette régression, la fin de la colonisation donc redonne du nerf aux croyances et aux activités sorcellaires. La chrétienté pendant toute l’ère coloniale, promesse des lendemains meilleurs pour l’Afrique, tant, couplé à l’évangélisation la formation intellectuelle et morale de l’homme était le souci majeur des missionnaires, la chrétienté elle-même ne fut pas épargnée. La politique de l’africanisation des cadres ayant gagné l’Eglise, les missionnaires européens rentrèrent chez eux.

La crise sociale, économique, morale, spirituelle qui frappe de plein fouet les civils atteint aussi le clergé. Depuis le départ des missionnaires, Blancs combien y at il d’hommes d’Eglise africains qui ne tiennent la sorcellerie vulgaire, celle qui explique tout ce qui arrive de contraire à l’homme (maladie, échec dans ce qu’on entreprend, etc.) par une intervention des forces obscures ? Très peu, on peut le craindre. On rencontre des prêtres africains chez qui l’exorcisme, ministère chrétien réserve à certains membres du clergé qui en présentent les dispositions devient une vulgaire opération de sorcellerie. Et puisqu’il en est ainsi, comment s’étonner que des fidèles qui pour leur conduite prennent modèle sur leurs pasteurs, pensent que crédo chrétien et croyance sorcellaire c est kif-kif ? Et que le chrétien qui veut assurer ses arrières, n’a pas intérêt à balancer la croyance en la sorcellerie par-dessus bord !comme si, pour lui, la parole de Jésus-Christ ne suffisait pas. C’est vrai que l’échec est assuré des que nous ne la mettons pas en pratique.

Il y a un instant, j’étais en train de dire que la croyance en la sorcellerie de type vulgaire, celle de la quotidienneté, celle qui nait de l’ignorance de la cause des faits et qui fabrique des rapports de suspicion entre individus vivant au sein d’une même société, j’étais en train de dire que la croyance en la sorcellerie est la réponse à la misère et à la pauvreté lorsque faute d’imagination et d’esprit d’inventivité, on en voit pas de remède, et qu’ on attribue la cause du mal dont on souffre ( mal physique ou moral) à l’intervention d’une entité surnaturelle malveillante.et justement, la foi en Jésus-Christ nous détournerait de telles explications à nos maux. Elle nous tournerait vers nous-mêmes pour y chercher les causes et les raisons  de nos échecs. Elle ferait de nous des hommes de réflexion. Or la réflexion lorsqu’ elle est systématisée, lorsqu’ elle devient  habitude, la réflexion toujours finit par élever notre niveau de conscience.et c’est ce qui manque aux sociétés africaines aujourd’hui dans l’impasse. Mais, vous me direz : pourtant ceux qui gouvernent l’Afrique, réfléchissent tout le temps, tous ces conseils des ministres !oui, mais à quoi cela sert- il, puisque ceux qui gouvernent l’Afrique .escamotent les débats, ayant trait aux problèmes sociaux par  des vraies solutions, celles qui exigent bien des vertus chez ceux qui osent les affronter.

Etre chrétien, hier comme aujourd’hui et demain, c’est se faire la conviction qu’aucune force ne prévaudra sur nous parce que Dieu est avec nous. Jésus nous aurait-il menti qu’on il nous a dit : « je suis avec vous jusqu’ a la consommation des siècles » ? Il me plait de penser que la brillante civilisation de l’Occident c’est l’esprit de la Rome et de la Grèce antiques, mais qui se fut essoufflé si le christianisme et l’évangile ne l’avait constamment renouvelée. Rendre le Christ activement présent parmi les hommes, c’est le rôle et la vocation des hommes d ‘église. Mais au vu des libertés que bien d’entre eux prennent avec les enseignements du sacerdoce chrétien on peut douter que le christianisme devienne un élément dynamique de transformation des sociétés  africaines avant longtemps.

Dominique Ngoïe-Ngalla










dimanche 7 septembre 2014

Afrique : quand l’histoire nous rattrape et prend le visage de la fatalité

Opera illorum secuntur illos, leurs œuvres les suivent. L’affirmation est de Jean, l’évangéliste. Phénomène apparu dans l’histoire de l’univers, les hommes sont dans les modes d’existence les plus divers, ce que leur passé a fait d’eux. Selon le niveau et la qualité de leur participation de leur accouchement par l’histoire, les hommes jouent les premiers ou les seconds rôles dans le devenir historique des sociétés qu’ils forment. Un concours de circonstances défavorables né principalement du milieu écologique fabriqua à l’Afrique noire une histoire plus que celle d’aucun autre groupe humain, propice à la formation de sociétés et de civilisations où la puissance de l’esprit a peu de chances de se déployer. Avant même la tragédie de la traite des noirs qui bouleverse ses sociétés, où nombre de valeurs sont retournées en leur contraire, ou jetées dans une confusion qui ne permet plus d’en vivre vraiment, l’Afrique noire allait devenir un continent sans grande ambition. Les hommes qu’elle produit, consciences étriquées ayant une vision courte. Ils ne se préoccupent de l’immédiat, incapable de projection. Le bas niveau de l’organisation politique dont l’élévation est impossible sans cet instrument  du progrès qu’est l’écriture alphabétique et consonantique qui, en fixant la parole, fugace, par essence, et la pensée, donne la possibilité d’y revenir à loisir pour ajouter, retrancher, améliorer. Le progrès de l’esprit humain est impossible sans l’écriture.

L’existence en Afrique de sociétés fortement organisées grâce à l’écriture, eut probablement rendu impossible la traite des noirs. Cette véritable boite de Pandore d’où allaient sortir tous les maux dont ce continent souffre aujourd’hui, le premier étant le défaut de volonté de conscience qui engendre le défaut de décourage pour affronter le réel. Quatre cent ans de violences continuées, il n’en fallait pas plus pour briser les ressorts psychologiques du génie des peuples qui avaient bu au torrent de l’horreur. A la lâcheté, à la fourberie des dirigeants politiques, la colonisation vint ajouter la chosification de l’homme noir. A grands renforts idéologiques, l’homme blanc lui inculqua le mépris de sa propre personne, sur tous les plans, inférieur au blanc : du corps physique aux dispositions intellectuelles et morales le Blanc est supérieur au Noir . 

Cinq cent ans de brigandage avaient suffi à l’Occident pour faire du Noir un être de dérision, le bouffon et le portefaix de l’histoire, qui n’existe désormais que par la volonté de l’homme Blanc. Et puisqu’il n’a pas d’âme ni de conscience, il ne peut vivre qu’en empruntant au Blanc. Voila comment depuis, la société et la civilisation du continent noir, sont devenus des sociétés et des civilisations de singes. L’Afrique singe l’Occident, son maitre qui l’a dressé à le singer. Et c’est là le drame de l’Afrique, n’être plus capable que d’imitation. Or, celui qui imite, plus exactement celui qui singe au lieu de simplement s’inspirer du modèle, apporte la preuve de la pauvreté de sa personnalité. La preuve de l’existence en lui d’un génie personnel, d’une réelle capacité créatrice. L’imitation assume une fonction pédagogique si elle se donne pour fin d’amener l’élève à prendre conscience de son talent personnel. A se réveiller à ses valeurs dormantes, à se détacher, pour finir, du modèle. Pour comble de malheur, l’Afrique n’a imité de son maitre que sa brutalité et sa violence, laissant de son côté le versant positif et humain de son génie, qui est loin d’âtre de bout en bout barbare. Mais il est vrai que le mal est plus facile à imiter que le bien et la vertu. 

La colonisation qui fut le prolongement des horreurs et des brutalités de la traite des noirs abolie ne vint pas civiliser l’Afrique selon ses promesses. Elle décupla le coefficient de violence de l’Ame nègre déjà exacerbé par la violence et la brutalité des esclavagistes. De sorte que, de l’héritage et du patrimoine historique et spirituel de l’Afrique, la violence apparait un des traits les plus marquants. Une certaine violence étant certes nécessaire dans l’exercice et la gestion du pouvoir (le monopole de violence légitime), les politiques aux manettes de l’administration de l’Etat en usent plus que de raison.


Et puisque l’usage imbécile de la violence abrutit, il n’est pas étonnant que ces hommes-là soient des esprits étriqués et violents, peu accessibles à la compassion qui devrait pourtant justifier toute vocation politique. L’échec des démocraties africaines trouve son explication dans l’esprit fruste et peu généreux des dirigeants politiques. Ceux-ci sont le résultat logique d’une histoire sans rupture, violente de bout en bout de la traite des nègres à la colonisation.

Dominique Ngoïe-Ngalla.

lundi 16 juin 2014

Opposition congolaise: entre faiblesses morales et médiocrité politique

Tout au long de l’histoire, jusqu’il y a peu en tout cas, les crises sociales ou politiques mettant gravement l’existence, la bonne marche ou l’intégrité de l’Etat ou d’une entité y ressemblant, étaient l’occasion de l’émergence de grands hommes. Des hommes à la stature de géant, dont le génie, le courage et la détermination étaient à eux seuls capables d’imprimer un tour différent à une situation qui menait fatalement le pays au chaos. Ainsi, près de nous, Mandela, Martin Luther King, Gandhi, De Gaulle, Churchill. 

Or en ce qui concerne le Congo, depuis bientôt deux décennies empêtré dans la pire phase de son histoire, malgré les promesses de « nouvelle espérance » et de « chemin d’avenir », le grand homme se fait toujours attendre. Malgré des conditions d’existence qui, plus que jamais exposent au vif de la vie, de sorte que le courage, le dépassement de soi, l’abnégation sont plus que nécessaires pour les congolais pris entre l’étau d’un régime douteusement républicain et des conditions sociales misérables. Tout est donc réuni pour que dans les cœurs épris de compassion naisse un sentiment de révolte contre les causes du mal-être. C’est en effet de lassitude et de révolte qu’à travers l’histoire des hommes de haute stature se sont dressés contre l’injustice et l’oppression. Mais la révolte seule ne suffit pas, encore faut-il être courageux. Courageux, non pas parce que oubliant la peur, mais courageux parce que oubliant son propre égoïsme, mère de toute mesquinerie ; courageux parce que point effrayé de s’engager dans une aventure éthique exigeante. Cynthia Fleury n’est pas loin, qui dit qu’il n’y a pas de courage politique sans courage moral. La recherche du bien-être de tous est bien une aventure éthique, car constamment aux prises avec la recherche du bien être de soi qu’on ne perd presque jamais de vue, mais que parviennent à réduire ceux-là ayant une conscience profonde qu’il exige inévitablement celui de tous.

Seulement exigence, rigueur envers soi-même sont antinomiques avec l’illusion de liberté des congolais buvant bières et usant femmes à volonté. Incapables de détachement car esclaves de leurs sens, toute tentative d’ascèse est vite escamotée. C’est à croire que comme pour les lois de la physique une impérieuse pesanteur leur défend de s’élever sans jamais retomber lourdement et de s’enfoncer plus bas que terre. Malgré une misère évidente et des conditions de vie médiocres pour l’essentiel des habitants de ce pays qui se range en 2013 au 142ème rang de l’IDH (Indice du Développement Humain) sur 182 et un blocage des mécanismes de développement et du progrès par l’égoïsme de politiques gloutons, l’homme, même lorsqu’il est bardé de diplômes, y parait sans gravité, béat et inconsistant. Le tragique de la vie auquel il goute quotidiennement – même par ricochet - dans ce pays où sentir les atrocités de l’existence n’attend pas la perte d’un être cher, une guerre ou une catastrophe naturelle, ne l’affecte pas. L’esprit ayant depuis sonné la retraite a laissé la primauté à l’instinctif et au biologique, qui règnent sans partage sur l’homme congolais. Non pas que les congolais en soient restés au biologique, mais à en juger selon leur comportement, il semble que chez eux, l’esprit se soit très peu démarqué de l’égoïsme et de la dictature des pulsions, de sorte qu’il est exagéré de les dire civilisés.

Une élite qui ne l’est que de nom, totalement inculte, car même finement lettrés, la fréquentation utilitariste d’œuvres par lesquelles l’homme saisit l’universel de sa condition n’a pas fait germer en eux ce désir d’humanité ou de civilité humaine. Pour preuve l’absence de lieux d’expression de la culture congolaise (théâtres, musées, ballets, etc.) qui permettent de saisir l’apport spécifiquement congolais à l’expression de notre condition commune et qui permettent surtout à l’âme de se recueillir. Tout ce qui y tient lieu de culture – essentiellement la musique urbaine – flatte plus les instincts les plus bas qu’il ne pousse à s’interroger sur le sens de la vie pourtant pénible de ces pauvres diables. Rien de plus normal dira-t-on, si les arts sont aussi l’expression esthétique d’un contexte et d’aspirations sociaux, pourquoi y rechercher du sérieux, du tragique, de l’esprit quand les valeurs dominantes du Congo les rejettent ? Partout une dégradation croissante de la moralité et une déficience grandissante de la pensée, le primat de l’instinct et du biologique qu’on ne combat que quand l’esprit a barre sur la personne.

Il est difficile dans une société où sont réunies, comme si elles avaient été empilées par un savant complot, les conditions de la mort de l’esprit qui, hormis la raison, est aspiration à l’amour, à la justice, à la vérité, à la beauté, que surgisse un homme qui soit digne de cette noble qualité, en reconnaissance de laquelle les asiatiques ayant un sens profond du sacré font une belle révérence en guise de salut, si par une rigoureuse discipline et un patient travail sur soi on n’élève pas les valeurs spirituelles et l’intérêt de tous au-dessus des valeurs matérielles et individualistes. La nature du combat l’exige ! Ce genre d’homme contrasterait violemment avec nos opposants, experts en compromissions honteuses et rétifs à définir une ligne de démarcation claire entre eux et leurs adversaires à qui ils ressemblent étrangement. Cette ressemblance est forcément la raison de la mollesse de leur combat. Sans objectif clair, sans adversaire clairement déterminé, leur combat n’a jamais eu ne fût-ce qu’un semblant d’efficacité. Comment dans de telles dispositions, ceux qu’ils combattent ne continueraient ils pas leur travail de sape des acquis et de l’avenir des congolais, quand ils ont pour adversaire des hommes sans convictions, qu’ils peuvent apprivoiser à souhait grâce à leurs puissants hochets ? Tels les dieux facétieux de la mythologie grecque, ils se jouent et du destin de nos diables d’opposants et, plus grave, du peuple tout entier. C’est un Prométhée qu’il nous faut pour arrêter ces dieux noceurs et capricieux. Nos héros de pauvre facture n’ont en pas le courage. Comment feraient-ils sans cette fermeté qui fait les saints et les héros ? Cette fermeté qui est dans un premier temps combat contre ses propres démons, ceux de notre chair et ceux de notre égoïsme. Ce combat où brulent générosité et grandeur, et qui font préférer la félicité de tous au détriment des promesses plus alléchantes de puissance, de possessions, de jouissances de tout ordre. Ainsi seulement seraient-ils capables d’insuffler une autre dynamique : la correction des mœurs et des valeurs n’est-elle pas déjà un grand pas vers la citoyenneté ?

L’opposant congolais, conscience sociale et politique aiguisé par tant de souffrances infligées par d’autres congolais, mènera un beau combat lorsque moins fruste, il se sera frotté à la culture, afin que poli comme une pierre de valeur, brillent sur son front la générosité et le courage qui changeront son cirque au digne rang de politique. Pour l’instant, il conjugue fort bien faiblesses morales et absence de sens politique. Inquiétant !


Excusez-moi, Messieurs de l’opposition, mais vociférer, tenir conciliabule pour dire tout le bien que vous pensez des hommes forts du Congo, n’est pas ce qu’on attend de vous. Une bonne stratégie, un peu de sens tactique et surtout une proximité avec votre base ferait bouger les lignes.

Cunctator.

vendredi 6 juin 2014

Pourquoi la plus grande mosquée d'Afrique en terre chrétienne et animiste?

Le Congo s’enorgueillit, déjà en cours de réalisation, parait-il, du projet de construction, à Brazzaville, de la plus grande mosquée d’Afrique. Que le Sénégal et Dakar, le Maroc et Rabat, l’Algérie et Alger, la Tunisie et Tunis, le Mali et Bamoko, l’Egypte et le Caire, le Soudan et Khartoum, la Mauritanie et Nouakchott, à la limite, le Tchad et Ndjamena se parent d’un tel bijou, on pourrait le comprendre, puisque tous ces pays sont de confession musulmane, à près de 99%, pour certains d’entre eux.
Mais que, de tradition chrétienne, depuis plus d’un siècle, et par-dessous le christianisme, un animisme vivace, le Congo, soudain, consente que, sur son sol, soit élevé à l’Islam auquel le plus gros de sa population s’est jusqu’ici gardé d’adhérer, un habitacle de telles dimensions, est, pour nous, une belle énigme et un sujet d’étonnement. 
Par fanfaronnade, comme il y a quelques décennies, au virage de 1970, il se piqua d’orgueil d’être le premier parti marxiste en Afrique? Ou par calcul commercial et marchand: faire de Brazzaville, la Mecque de l’Afrique où afflueraient en pèlerinage, les musulmans de toute l’Afrique noire, avec, en perspective, des retombées économiques mirifiques pour le Congo qui roule déjà sous le poids des milliers de milliards du pétrole? L’argent, c’est bien connu, appelle l’argent! 
Or, à la place d’une chose qui ne serait pas sans intérêt pour Al Qaïda et tous les fous de Dieu, le petit peuple famélique des bidonvilles crasseux et malodorants des «Brazzavilles noires» aurait voulu des hôpitaux modernes et des structures d’éducation modernes aussi, les tremplins d’où, toujours, s’élance un peuple pour sonner aux portes du futur, conformément aux exigences du corps et de l’esprit. Mais qui ignore, à moins d’être bien distrait, bien imprudent et médiocrement patriote qu’une telle mosquée serait juste le lieu où des centaines d’imams peu soucieux de l’avenir de notre pays, inculqueraient à des milliers d’adolescents congolais, les préceptes d’un islam de vulgate qui n’a jamais élevé la conscience citoyenne de personne? Qui fait se jeter les uns sur les autres des peuples entiers, au nom de la foi, comme en Occident, au Moyen-Age, quand l’Eglise faisait brûler sur des buchers hérétiques et sorciers, traquait les païens? Qu’on nous montre les cohortes des savants nègres sortant de Tombouctou pour éclairer l’Afrique de leurs immenses connaissances scientifiques.
 Existe-il un seul «ancien» de Tombouctou, et nègre noir, de la stature intellectuelle d’un Ibn-Battuta ou d’un lbn-Khaldun, son homonyme, blancs et arabes, tous deux du Maroc et de la Tunisie, dans le Maghreb voisin? Or, à Tombouctou, les nègres qui y étaient admis, étaient juste islamisés à fin que, esclaves, ils fussent d’une totale soumission à leurs maîtres arabes et blancs. Lorsqu’on est nègre bon teint, on frémit d’horreur et de honte à la pensée qu’aujourd’hui encore, des Mauritaniens blancs règnent sur des troupeaux d’esclaves nègres.

Dominique NGOIE-NGALLA

REFLEXIONS ACTUELLES

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.