jeudi 22 mai 2008

L’enfer des africains de couleur à l’étranger : le silence des politiques

L’individualisme, c’est bien connu, est la marque distinctive des pays industrialisés du nord.
Chacun pour soi. L’Etat cependant veille au destin de chaque citoyen. Le sens du devoir est au centre de ses préoccupations. C’est lui qui assoit la légitimité des élus du peuple choisis sur la base de la disponibilité à se mettre au service de leurs concitoyens ; de leur capacité à répondre à leurs sollicitations. Et pas de différence à faire entre ceux qui résident dans leurs pays et ceux qui résident à l’étranger, ou même simplement qui y sont en voyage. Et c’est pour cela que des agents officiels, ambassadeurs, consuls, sont établis dans des pays étrangers, avec entre autres missions de protéger les ressortissants des pays qu’ils représentent. L’avancement de ces agents officiels dans leur carrière est fonction du sérieux qu’ils mettent dans l’accomplissement de leur mission. Se présente-t-il une situation mettant en danger la sécurité des ressortissants de leur pays, ils en saisissent les autorités dans l’immédiat. Dans les heures, les jours qui suivent, la diplomatie se met en branle, à la recherche de solutions. Les autorités politiques au niveau le plus élevé de l’Etat du pays concerné s’en mêlent volontiers. On a vu le Président Sarkozy intervenir personnellement au Tchad dans l’affaire de « L’arche de Zoé ». Des citoyens français sont-ils assassinés en Mauritanie ? le ministre des Affaires Etrangères français agite aussitôt l’opinion internationale. Dans des délais très courts les assassins sont rattrapés et arrêtés. La séquestration d’Ingrid Betancourt par les maquisards de Colombie empoisonne le sommeil du président de la république française et des français. On pourrait continuer.

Les pays du Nord administrent ainsi aux pays du Sud qu’on voit très peu se mobiliser lorsque leurs ressortissants à l’étranger se trouvent en difficulté une belle leçon de responsabilité et de solidarité citoyennes. On a alors le droit de se poser des questions sur la signification du lourd silence de ces pays devant des situations qui en principe réclament d’eux une rapide et énergique intervention. Il ne se passe pas de mois, qu’en Europe, dans les pays avec lesquels ces pays du Sud ont des accords de coopération, dans les pays arabes du Maghreb, membres pourtant de l’Union Africaine, des étudiants ou des travailleurs immigrés d’Afrique noire et pas toujours en situation irrégulière ne soient victimes de violences raciales graves (des blessées graves, des morts mêmes). Bouche cousue dans leurs pays, bouche cousue à l’Union Africaine. Le cadet de leurs soucis ! Mais alors il faut penser que derrière cette insouciance ingénue il y a un problème. Ignorance de ces pays du Sud que le premier devoir de l’Etat c’est de garantir la sécurité de ses ressortissants, tous ses ressortissants, y compris ceux qui se trouvent à l’étranger, à la demande parfois de l’Etat lui-même : les étudiants, les stagiaires de tous horizons. Si c’est par ignorance, il faut alors plaindre ces pays africains, puisqu’ils ignorent le B.A-BA de leur mission. Timidité et peur du blanc (séquelles du traumatisme de la Traite négrière et de la colonisation ?). Probable !. Ces deux sentiments expliqueraient la reculade des pays africains devant les Blancs du nord auxquels il faut bien associer les arabes du Maghreb. Entre ces méditerranéens du sud et les méditerranéens du nord qui voit la différence ? Et à égalité ils furent tous les fossoyeurs de l’Afrique noire. Au point que c’est faire injure à un marocain, un algérien, un tunisien que de l’appeler africain.

Les africains qui pendant des siècles et des millénaires avaient souffert du racisme des arabes semblent en avoir gardé dans les replis de leur âme un souvenir trouble et effrayant qui continue à hanter et à subvertir leur rapports avec leurs partenaires de l’Union Africaine. Cela fait que lorsque des étudiants ou des stagiaires sont victimes d’actes de discrimination raciale dans les pays du Maghreb les autorités de ces pays ne bronchent, pas assurées que leurs homologues nègres des pays sub-sahariens s’accommodent d’une situation à la quelle elles se sont depuis longtemps résignées.
Nous venons de pointer l’ignorance de leur devoir citoyen comme étant la cause du silence des pays africains devant des situations où leurs ressortissants à l’étranger sont en danger, c’est probable, puisqu’ils ne réagissent pas plus lorsque ces situations se présentent en Afrique noire même

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.