mercredi 30 juin 2010

les vilains bleus du mondial 2010 sont la conséquence de la démission de l'Etat et des familles

Arrogants egoïstes, des muffles sous-éduqués, on aura tout entendu! La nation révoltée découvrait ahurie l'accablante, la triste vérité de ceux qui autant que la Marseillaise sont le symbole de la France. Adulés, vénérés comme il convient à des héros porteurs de nos rêves, placides et gentils comme des toutous en temps de paix, les Bleus ont soudain montré que s'ils étaient des stars ils n'avaient pas l'humilité et le bon sens des sages, lorsque la défaite a broyé leur amour propre, et la contrariété défait leur maquillage. La France dépitée et le monde étonné découvraient qu'ils n'étaient que de mauvais garnements. Les médias, on se souvient, n'ont pas eu de qualificatifs assez forts pour camper le portrait de ceux dont l'inconscience désinvolte a en un rien de temps écorné et terni l'image de la France dans le monde où, depuis la disparition du général de Gaulle, elle n'était déja pas si belle.
La France, on la comprend, est consternée. Il fallait pourtant s'y attendre. A la vérité, juste retour des choses, ce camouflet reçu en plein visage. La nation et les familles ayant démitionné de leurs tâches prioritaires, il fallait s'attendre à ce que la jeunesse grouillât de goujâts. Et d'être devenus des stars n'a pas pas déraciné en nos bleus l'instinct de la goujaterie. Quelle éducation la France donne-t-elle à sa jeunesse des milieux défavorisés, abandonnée à elle-même depuis la suppression du service militaire obligatoire où au moins, des adjudants bourrus dressaient les appelés à bien se tenir, à l'armée comme dans la vie? Depuis, cette jeunesse fait la loi à l'école où l'autorité des enseignants muselés est bafouée avec la bénédiction de l'Education Nationale. L'avènement de la pédagogie nouvelle incite ces mauvais écoliers à se comporter à la maison en princes intouchables, qui obligent leurs parents à se confiner au seul rôle de pourvoyeurs de pitance, leur faisant comprendre, s'ils regimbent contre leur tyranie qu'ils ne leur avaient pas demandé à naître, et que, puisque ce sont eux les parents qui avaient désiré leur venue au monde, ils doivent assumer. En France et dans l'occident civilisé, l'enfant est roi. Et qui contrarierait un roi? C'est ainsi que nos enfants grandissent sans règles ni discipline, en vrais sauvages qui n'écoutent que leurs instincts. Les Bleus d'aujourd'hui dont beaucoup viennent des milieux défavorisés et des quartiers chauds, ont grandi loin du cadre social d'une vraie discipline dans laquelle l'amour est en raisonance avec la rigueur. Ils avaient donc besoin qu'avec l'éducation sportive on façonnât leur sensibilité et leur regard, afin de rendre ces jeunes loups aptes à la vie en société, à se soumettre à ses règles et à ses codes. C'est ce à quoi s'employaiet l'adjudant proposé à la formation des jeunes recrues.
Le faible intérêt des autorités pour les quartiers pauvres a ainsi produit les Bleus et la honte de la France. Sacrebleu! L'honneur a du prix. Si elle se fût totalement investies dans l'éducation des mauvaises banlieues, la France se fût épargné la honte du mondial 2010. Une valeur à inculquer aux Bleus et à tous les dieux du stade: la retenue, la dignité dans la victoire comme dans la défaite; la fragilité du bonheur. Moyennant quoi, on s'évite ces scènes de joie primitives où l'auteur d'un but se jette au sol et s'y roule comme s'il était soudain pris de convulsions, un point rageur brandit comme s'il venait de terrasser un ennemi honni. Mais à l'expression sauvage de la joie du footballeur ou du tennisman on peut préférer le sobre et noble geste de salutation du cycliste qui a franchi le premeir la ligne d'arrivée. Cette retenue du cycliste dans un moment de grande émotion le grandit. Voyez un Fausto Coppi, voyez un Jacques Anquetil, un Raphael Geminiani, un Gino Bartali pour citer quelques uns de ceux-là que leur génie a fait entrer dans la légende. Le spectateur ému s'incline devant un tel effacement du demi-dieu. Ces champions-là ne se débarassaient pas de leurs tuniques pour offrir aux spectateurs la vérité de leurs belles carcasses. Il faut vraiment manquer d'éducation pour ne pas trouver le spectacle obscène. En quête de rêve pur, le spectateur attend de nos champions une plus noble expression de notre humanité à partager. Mais comment, sans éducation? Par ailleurs, croit-on que par la rupture brutale qu'elles introduisent dans leurs sombres existences, les masses fabuleuses d'argent régulièrement jetées dans l'escarcelle de ces jeunes gens nés dans la pauvreté et longtemps sans horizon d'espérance ne les pertubent pas? Les voila brusquement en possession d'un pouvoir d'achat qu'ils n'attendaient pas et sans proportions avec leur psychologie fragile.

jeudi 17 juin 2010

Mondial en Afrique du Sud : les équipes africaines peu brillantes


Elles ont presque toutes mal commencé cette coupe, seul le Ghana et la Côte d’Ivoire ont respectivement gagné pour l’un et obtenu un match nul pour l’autre. Des équipes fébriles, peu assurées et donnant l’impression, pour des équipes pourtant en majorité constituées de professionnels évoluant dans de très bons championnats, d’être intimidés par cette compétition. je ne pense pas que les bruyants vuvuzelas y soient pour quelques chose. L’ambiance qu’ils mettent n’est pas très éloignée de l’atmosphère tout aussi bruyante des autres stades du continent. Des équipes qui ne sont pourtant pas à leur première coupe du monde, les plus anciens devraient alors encourager les plus jeunes. leurs noms prestigieux, à l’exception donc des Black Stars du Ghana et des Eléphants de la Côte-d’Ivoire, n’ont pas été défendus ; ils ont gâté leur nom diraient les ivoiriens. Nous avons eu droit à des lions indomptables aux des dents de lait qui n’ont pu manger les samouraïs japonais ; des Supers Eagles mis en orbite pour une probable élimination, tant ils n’ont su utiliser leurs becs puissants et leurs ongles acérés contre hoplites grecs ; les Fennecs (renards du désert) algériens quant à eux n’ont pas su faire preuve des tours d’esprit du goupil face à Slovénie. Même le pays organisateur s’est fait battre par l’Uruguay réduisant dangereusement ses chances de passer le premier tour.

Vous remarquerez, les entraineurs de ces équipes sont presque tous des non-africains, des entraineurs qui n’étaient pas tous des foudres de guerre pendant leurs carrières respectives. Est-ce à dire que les anciennes gloires du football africain sont si peu disponibles pour que toutes ces équipes soient confiées à des sorciers blancs, ou que parce que blancs, les entraineurs retenus par les pays africains, ont avec eux l’avantage d’une présomption d’efficacité, même lorsqu’ils sont obscurs ? Il y’en a dont carrière ne brillerait peut-être pas sous d’autres cieux qui s’étaient transformés en experts de management d’équipes africaines…

Enfin, quelque soit la responsabilité des entraineurs dans l’établissement des systèmes de jeu, ces joueurs allés défendre leurs couleurs nationales en terre d’Afrique, presque chez eux donc, par leur faible énergie à défendre l’honneur de leurs nations, sont à condamner doublement. Ils nous offrent des matchs tristes, avec un niveau de jeu qui fait douter de leur statut de professionnels.
Cunctator.

jeudi 10 juin 2010

Cinquante après les indépendances, aux sources profondes du désordre et de la claudication de l'Afrique

Malmenée, rançonnée par une colonisation de brigands et d'hypocrites, l'Afrique noire rêva tout le temps du jour où elle serait enfin débarassée de cette peste. Tout le temps que durèrent la colonisation et l'occupation injuste de son territoire, elle rêva de liberté, de bonheur et de jours heureux. L'indépendance désirée la précipite de Charybde en Scylla. C'est que, pour entreprendre, affronter le sphinx et sonner aux portes du futur, la liberté ne suffit pas; encore faut-il savoir s'en servir . Or pour savoir s'en servir, il y'a nécessité à se définir, à cerner son identité, à savoir d'où on vient. Démarche première, démarche indispensable. Or l'Afrique qui accédait à l'indépendance, dont elle attendait qu'elle lui trace des chemins de bonheur, oubliait qu'elle était une civilisation atteinte de plein fouet et menaçant ruines. Laissée en l'état, il était puéril d'en espérer rien qui vaille. Il avait fallu les horreurs de la dernière guerre et sa férocité inhumaine pour ramener l'occident à une vision plus modeste de sa civilisation donnée pour indépassable. Il s'apperçut qu'elle était mortelle comme toutes les autres.
Méditant sur le destin si singulier de l'Afrique noire, qu'on croirait depuis les origines affligée de claudication, je suis conduit à penser que, étant l'âme de la civilisation entendue comme cadre social d'équipement technique grâce à quoi l'homme s'élève au dessus de la nature, immanquablement, la civilisation périclite et meurt, dès lors que la culture qui en est l'âme et le ressort vivant vient à être malmenée.
Aujourd'hui par ignorance, ou par hypocrisie nous accusons, scandalisées, l'Afrique noire de traîner les pieds sur le chemein du progrès, d'en rester à l'âge du néolithique et de la pierre polie, quand autour d'elle, même l'Asie hier, avec la même brutalité, colonisée comme elle, a basculé dans la modernité, synonyme, à force d'exigence de rationalité dans les dits et dans les faits, d'efficacité de l'action; synonyme de bien être pour un nombre toujours croissant de femmes et d'hommes. Synonyme, enfin de l'avènement d'un âge où les hommes et les femmes qui gèrent la société entrent dans leurs hautes fonctions avec le libre consentement de leurs concitoyens, pour leur sens aigu de la responsabilité.
Que les apparences ne nous trompent pas: institutions et régimes politiques copiés sur le modèle occidental, énergie électrique, eau courante dans les robinets et dans les maisons, moyens de transports roulant au sol et dans les airs et tous ces gadgets qui sont le symbole de l'âge industriel. l'Afrique a continué à vivre au néolitique où grimacent les sorciers et triomphe l'irrationnel. Non qu'elle s'y complaise ou s'en accommode. Elle n'avait jamais au contraire cessé de rêver mieux. Elle avait d'ailleurs depuis pas mal de temps, commencé à organiser son environnement social (dans certaines régions, la structuration de l'espace social et la définition du pouvoir politique sont vraiment admirables, et admirables de dignité et de discernement un grand nombre de dirigeants) lorsque la lourde matraque de la traite des noirs, à coups répétés, s'abattit sur son crâne. Elle en perdit connaissance pendant longtemps. et lorsque quatre cents ans plaus tard, le terrible frappeur enfin ne frappa plus, l'Afrique, certes reprit connaissance, mais, groggy, ce n'était plus la même Afrique. Le trauma étéit était trop profond. La violence des coups et la répétition de l'horreur avaient atteint les ressorts profonds de son âme blessée. Son âme, c'est-à-dire son patrimoine culturel et spirituel. certes, elle n'était pas tout à fait morte cette âme africaine, mais il n'en restait plus que des fragments dont, le temps passant, il devenait de plus en plus difficile de savoir de quoi ils étaitent les fragments. Dès lors, il devenait impossible ou du moins difficile, même au individus les mieux-nés, de s'appuyer sur un tel brouillamini, de peser sur des supports si improbables pour bâtir un présent ordonné à partir duquel projetter un avenir identifiable et maîtrisable.
Le mal que, par la trite des noirs, compliquée à la fin d'une colonisation qui fut sa répétition modernisée, le mal donc que l'occident fit à l'Afrique noire, ce n'est pas tant cette énorme ponction démographique (30, 150 millions selon les auteurs, mais une population peut se reconstituer; et il est remarquable que les régions qui avaient payé le tribut le plus lourd à la traite, se placent aujourd'hui parmi les plus peuplées d'Afrique) que le traumatisme psycologique paralysant qui en étéit résulté et qui fit du nègre un infirme. Avec la traite des noirs l'Afrique perdit son âme. C'est alors que se mit en route le long et terrible processus de mutations socio-économiques, socio-politiques et socio-culturelles désordonnées dont nous attendons des historiens, des soiciologues et des anthropologues qu'ils nous rendent compte avec le maximum de clarté et de précision.
Progressivement la culture de l'Afrique fut mutilée et broyée. Résultat, après 500 ans de flagellation ininterrompue? Un désordre social profond, l'émiettement d'une civilisation dévaluée, et cette sourde angoisse existentielle que s'efforce de dissiper l'intarissable humour qui explose dans le gros rire nègre devenu chez les africains une manière d'anti destin. La crise sociale que traverse l'Afrique depuis sa rencontre inopportune avec l'occident et le monde arabe est une grave crise structurelle qui se présente sous la forme d'une dévaluation généralisée affectant tous les secteurs de la réalité sociale: dévaluation des catégories de pensée, dévaluation des catégories psyco-affectives, dévaluation du système de représentation, dévaluation des mots et des signes du langage par quoi se forgent et se transmettent les savoirs et les moyens d'action, bref, le patrimoine culturel avec ses normes et ses valeurs, le confort et la sécurité affective de l'individu. Leur érosion par la violence continuée eut pour conséquences terribles, la désagrégation du système social tout entier, et le désarroi de l'individu désormais livré à ses doutes et à sa conscience malheureuse. Frantz Fanon parle de névrose. La perte du sens de ses valeurs par une société inéluctablement livre celle-ci au désordre et à l'anarchie.
C'est le drame de l'Afrique actuelle qui fonctionne vaille que vaille avec l'insouciance dedans comme dominante psycologique. L'espoir est donc mince qu'avant longtemps, et peut-être jamais, les territoires bancals que lui avait fabriqués la colonisation deviennent jamais de vrais Etats, si n'y surgissent des manières de despostes éclairés. En imposant des principes de gouvernement qui se moquent des origines culturelles des individus et s'en s'y soumettant coûte que coûte, de tels responsables politiques dessouchent forcément le tribalisme, né des peurs et des soupçons que, inévitablement, suscitent la cohabitation grinçante de communautés opposées par leurs visions du monde et leurs pratiques. Aucune surprise par conséquent, si un "nous" comme fusion morale de toute les composantes ethniques de l'Etat multiculturel tarde à se former dans la majorité des pays africains.
Dominique Ngoïe-Ngalla.

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.