dimanche 6 mai 2007

A propos de l'immigration choisie

Pour les personnes dites de couleur, issues de l'immigration, volontaires ou forcées (l'esclavage), la bonne et généreuse intention de la droite française de recourir à l’immigration dite choisie pour stopper l'immigration clandestine, origine, selon elle, de tous les maux dont souffre la société française, a d'étranges et troublantes résonances avec la traite des Noirs, et rappelle le caractère tenace d'un vieux et triste réflexe marchand devenu hélas trait de mentalité chez beaucoup. 400 ans de civilisation et de progrès n'ont pas encore réussi à le gommer de la tête de beaucoup. La traite des Noirs appelés aussi bois d'ébène à cause de leur haute valeur marchande était une opération commerciale dans laquelle la valeur de l'article mis sur le marché était déterminée après examen un minutieux par les qualités vérifiables de l'article: pour les hommes, la force physique fondée sur la qualité de la dentition, la forme de la musculature, la taille, l'âge bien entendu. Pareil pour les femmes. Plus les seins qui devaient être bien en place, et naturellement pleins. La qualité de telles pièces d'ébène garantissait leur rendement économique; et tant pis pour l'avenir démographique, économique, culturel et social des régions d'Afrique d'où ces malheureux étaient arrachés.
Placée dans la perspective de la traite des Noirs qui a façonné les rapports entre l'Afrique et l'occident l'immigration choisie est un prolongement à peine dissimulé de la traite des Noirs. Elle reproduit les conditions de l'esclave nègre privé de la moindre sécurité affective et sentimentale, puisque l'immigré choisi n'a pas le droit de faire venir sa famille. Il est une machine à produire, pas un être humain qui a besoin pour s'épanouir, que soient réunies un certain nombre de conditions de la vie sociale, et satisfaits des besoins prioritaires qui ne sont sans doute pas, d'abord, un salaire, certes incomparablement plus élevé que celui qui lui est alloué dans son pays d'origine. Mais pour qu'un homme soit heureux l'argent suffit-il? Multiplier les mesures inhumaines contre l'immigration clandestine, mettre tant d'entraves à l'immigration régulière, n'est certainement pas le plus sûr moyen de régler le problème de l'immigration clandestine. En tout cas faire de l'immigration un hème central de campagne électorale, c'est se donner des facilités et abuser les français sur les causes réelles de la crise de l'économie et de la société françaises, malades non de l'immigration noire et maghrébine, mais de leur vieillissement et de l'incapacité des politiques français à innover.

Aucun commentaire:

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.