dimanche 27 mai 2007

La construction de murs de protection contre l'étranger, une tradition bien occidentale

Construit au lendemain de la 2è Guerre Mondiale par l'Union Soviétique pour protége le bloc socialiste de la contagiondu capitalisme, le mur de Berlin fut baptisé "mur de la honte" par le bloc capitaliste qui y vit une triste reculade de la civilisation et e l'humanisme. Jour et nuit, en faction dans de sinistres miradors et armés jusqu'aux dents, des centaines et des centaines de vigiles montent la garde. Cerbères inflexibles, sourds à la prière, gare aux téméraires! Il n'en manqua point. Aussi, tout le temps qu'il resta debout, le sinistre ouvrage fut régulièrement arrosé du sang de milliers de milliers d'hommes et de femmes qui tentaient de le franchir pour échapper aux horreurs du camp marxiste. et lorsqu'en 1989, il fut abattu, le mur, quel homme, quelle femme,en deça comme au delà, n'exulta de joie? L'espoir revint que l'humnité à nouveau allait se remettre en marche. Et l'utopie qui nourrit le coeur des hommes. L'utopie dela fraternité entre tous les hommes de la terre. Par delà les appartenances ethniques, religieuses ou politiques. Entre les hommes il y'a mieux à faire que de se guigner de travers et d'échanger des coups comme des malpropres.

C'était sans compter avec la force des traditions. la tradition si elle n'est métamorphosée en vie créatrice se transforme en implacable destin. Dresser des murs protecteurs contre différents de soi et qu'on couvre de tous les péchés d'Israël pour ustifier leur rejet, et chose ncienne en occident. Aux IIIè-IVè sicle de notre ére comme chacun sait, Rome inqiète des incursions de ses voisins du nord fit construire sur toute la longueur du Danube un grand mur, le limes;avec sur toute sa longueur des garnisons pour tenir en respect tous ceux-là qui cherchaient à pénétrer dans l'empire pour profiter de ses merveilles. On sait ce qu'il advint du mur fameux: au bout d'un siècle de harcèlement par des populations chassées de leurs pays par des conditions d'existence intenables, il céda. Ce fut alors un ruée épouvantable qu'avec une meilleure politique des frontières, Rome eut évitée. Huns, Vandales, Goths, Wisths, Francs et Lombards, en quelques décennies furent maitres de l'Occident tout entier. Face à l'obstination désepérée des immigrés la force des armes et la violence furent impuissantes. rome aux abois ne sut plut à quels dieux se vouer. Rome céda et détruisit le limes. Et grand bien lui fit: les barbares injectèrent du sang neuf à l'occident usé par la débauche.

Dans les relations des peuples il en toujours été ainsi à travers l'histoire de l'humanité. Celle-ci ne peut progresser que par la fécondation réciproque des différences. Ce que l'occident appelle "miracle grec" n'est un miracle que pour les ignorants. Derrière il y'a toute la civilisation de la Mésopotamie et plus loin de l'Inde bouddhiste et brahmanique. Il est dangereux de résister avec arrogance à la différence. Les constructeurs du mur de Berlin semblent ne s'en être pas souvenus. Ce qui est compréhensible, puisque, chez les marxistes, le progrès de l'Histoire, et donc des sociétés humaines, dépend de l'oubli du passé. On se répète alors avec une gravité émouvante: "du passé faisons table rase!" Or, l'amnésie est préjudicible aux sociétés humaines. Comment, si le passé ne compte pas, définir mon identité et celle de la communauté à laquelle j'appartiens? C'est Bergson qui dit avec justesse que "la conscience est un pont jeté entre le présent et le passé". L'occident en aurait-il donc subitement manqué qui, pour se protéger contre l'immigration, vient de jeter entre son territoire et l'Afrique,dont elle a tiré tout le profit à travers l'Histoire (et ce n'est pas fini), un dispositif politico-militaire destiné à refoulé dans leurs déserts et leurs forêts les barbares d'Afrique; avec le coeur d'autant plus tranquille que la consolidation de l'Union Européenne éloigne pour longtemps entre les occidentaux le spectre d'une guerre por laquelle les africains seraient encore utiles. Pour l'heure, et à cause de cette fausse lecture de l'Histoire, les candidats à l'immigration devront attendre que l'occident où ils rêvent de s'accomplir choisisse parmi eux, ceux qui, par leur intelligence, comme autrefois les esclaves par la force leurs muscles, peuvent être utiles à l'Occident. Pour le reste, c'est-à-dire les moins doués, et pour cette raison condamnés à ne jamais sortir de leurs pays de misère, l'Occident à fait la promesse de s'attaquer à la pauvreté dans ces pays. Ce qui va stopper du même coup l'immigration massive, la source qui l'alimente ayant été tarie.

Je ne demande qu'à le croire. Seulement, suite au long sac des économies africaines le sous-développement des sociétés est tel qu'il faudra un improbable plan Marshall pour sortir du bourbier la majorité d'entre elles. L'intention est sans doute bonne. Mais on sait aussi que l'enfer on est pâvé. Le poids des mentalités occidentales concernant l'afrique est tel que l'occident n'est pas prêt pour entreprendre pour l'Afrique une telle opération de sauvetage. Et puis l'habitude du pillage tranquille de l'afrique étant bien prise, l'occident à l'appétit insatiable aura bien du mal à s'en défaire (l'habitude est une seconde nature). Ses industries sont gourmandes. Que faire pour se passer de l'uranium du Niger, du pétrole du Golf de Guinée, du cuivre, du diamant, du cacao, du bois,etc que l'occident obtient pour une bouchée de pain. La tentation est donc bien grande en vérité de continuer à les prendre à ces conditions là.

Par calcul abondonnée par l'occident à des dirigents indignes qui sont aussi les amis de l'occident, le développement de l'Afrique n'est pas pour demain. Autant dire que l'immigration clandestine a encore de beaux jours devant elle. Comme hier pour ces pauvres gens enfermés derrière le mur de Berlin, et comme autrefois pour les barbares d'au-delà du limes romain, le désespoir des africains aura raison du dispositif politico-militaire dressé contre eux. L'immigration est un phénomène naturel. De la nature dit le poète ou le philosophe, il ne faut pas s'éloigner d'un pas. Celui qui s'en élogne le paye bien cher souvent. Pour éviter que la traque de l'immigré ne pose plus de problèmes qu'elles n'en résout, par exemple créant entre les nations des tensions dangeureuses, ou inspirant aux candidats à l'immigration des idées diaboliques, il faut humaniser l'immigration.

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Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.