vendredi 5 novembre 2010

La visite du Président Hun Jintao en France et la délicate question des droits de l'homme

La visite d’un chef d’Etat Français en Chine ou à l’inverse la visite d’un officiel Chinois de haut rang en France est une grande occasion de sortie de militants pour le respect des droits de l’homme de tous bords. On les croirait au carnaval, il en sort de toutes couleurs, les véritables combattants comme les potiches. Tout crime ayant sont champion, la Chine peut bien fanfaronner et se consoler de ne pas être première en économie, il a été décidé de lui attribuer la première place du palmarès des monstres. Ces visites font réagir même ceux à qui, à y bien voir, il ne reste qu’une once d’éthique droit de l’hommiste. De quoi s’étonne-t-on ? Dans la patrie des droits de l’homme on s’est fait le devoir de combattre avec la dernière énergie les violations de ces droits où qu’elles soient commises, même au Rwanda. La France elle-même, mère des droits de l’homme, les observant de façon congénitale, se veut missionnaire en la matière. Porter la bonne nouvelle, le respect et la dignité de la personne humaine est son sacerdoce. Point besoin donc de se battre pour leur respect sur son territoire. Le Président de la République Française l’a bien compris qui la ferme sur ces questions à chacune de ces rencontres avec son homologue chinois. L’exercice du pouvoir le lui a appris, les principes et la morale ne tiennent que le temps d’une campagne, leur application en situation est très très difficile, presque impossible. Sinon comment ne pas en finir avec la françafrique dont les pratiques rendent la France aux beaux idéaux complices de tant de malfaisance et du mépris d’un nombre épouvantable de nègres.

Un adage de prudence tiré d’une fable nous apprend qu’on ne saurait distribuer de bienfaits sans d’abord commencer par soi-même. En effet, la charité bien ordonnée commence par soi-même. S’il est évident que la France et les autres grandes démocraties sont bien avancées quant au respect des droits et de la dignité humains, il n’empêche que des faiblesses considérables demeurent à déplorer dans ce domaine. A la différence de la Chine dont il est question en ce moment, elles ont pour la plupart fait du respect de ces droits des principes constitutionnels. Ils se placent au sommet de la hiérarchie des lois. Ce sont ainsi des principes fondamentaux organisant ces sociétés dont la concrétisation devrait être une priorité non seulement à l’extérieur, mais surtout à l’intérieur. La Chine est certes cynique dans sa façon d’aborder ces droits, mais elle ne s’est jamais targuée d’en devenir la championne. Elle ignore cette culture pour le moment, et je ne suis pas sûr, vu la dynamique sociale récente, qu’elle puisse longtemps faire l’économie d’une amélioration. Pour les autres un peu de modestie et de prudence ne feraient pas de mal, les violations graves dont ils ne cessent de se rendre coupables mettent en question leur légitimité et leur docte autorité en la question. J’applaudirai quand, entre autres, les entorses américaines aux droits de l’homme sur leur territoire ou sur les différents champs de bataille ou sont engagées leurs troupes seront reprochées à Mr Obama, lorsque les violences policières injustifiées et dignes du régime de l’apartheid, les conditions d’incarcération, les règles d’un procès équitable, le respect aux étrangers en leur qualité d’humains fussent-ils sans papiers seront examinés, lorsque seront jugés les abominables crimes de guerre de l’armée Israélienne lors de sa sortie palestinienne de janvier 2009.

Cunctator.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La France étant un pays de droit respecte ce droit en recevant tout d'abord et normalement un président aussi dictateur qu'il soit ,si il faut faire des marches pour la chine il faut en faire pour les Etats Unis pour le Congo et autres pays pourquoi ne pas carrément camper devant les ambassades de ses pays le temps en viendra a bout la seule chose qu'il resta à faire c'est attendre .
MOUCKO Brusnel Godelive

Anonyme a dit…

Oui Godé, pourquoi le deux poids deux mesures? C'est certain que s'attaquer à un mastodonte de la politique et de l'économie internationale comme la Chine donne plus de crédit. Les pauvres diables d'Africains croulant sous le poids de dictatures infâmes n'ont qu'à trouver des relais à leurs revendications que chez eux-même, les porte voix qu'ils auraient pu trouver en Occident sont hélas trop faibles. Les puissants d'ici s'occupent de business et de real politique.

Cunctator.

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.