mercredi 27 août 2008

Bouddhisme et réveil spirituel en occident

Un essor économique soutenu que les crises les plus sévères n’ont jamais arrêté que le temps très court de la réflexion des spécialistes pour y trouver solution, des prouesses scientifiques et technologiques inédites, la postmodernité paraissait avoir définitivement donné confiance à l’homme, enfin maitre et possesseur de la nature, réalisant la prophétie de Descartes. L’homme désormais capable de créer un paradis terrestre qui ne relèverait plus du mythe. L’expérience de cette force démiurgique allait creuser, déjà considérable, le déficit des croyances relieuses abandonnées aux bigotes. L’observance des pratiques religieuses au zénith de la civilisation, synonyme du triomphe de la raison et de l’autonomie de l’homme enfin affranchi du lien à une transcendance qui n’existe pas, fait ringard. D’autant plus que, loin de condamner des valeurs et des pratiques d’un siècle revenu au meilleur niveau de ce paganisme qui affligeait tant les Pères de l’Église primitive, nombre de ceux qui avaient pourtant fait vœu d’annoncer dans sa nudité l’Evangile libérateur, se sont laissé gagner par un discours et des pratiques qui vident notre existence de sens, nous vouant à une vie trépidante et frivole qui soulevait de dégout le cœur de Saint Paul :« buvons et mangeons, car demain nous mourrons ».
Mais voila que le discours et les pratiques hédonistes d’une société repue ont fini par lasser des cœurs inassouvis et inquiets. La civilisation du loisir et du divertissement au sens pascalien du terme n’a pas réussi à étouffer le désir d’éternité et le besoin de croire en une instance supérieure ordonnatrice logée au plus profond de la conscience humaine. Ce désir d’éternité et le besoin de trouver un sens à la geste humaine qui font douter que le bonheur soit limité au bon fonctionnement de notre carcasse et à la satisfaction de nos passions élémentaires expliqueraient ce retour en occident du goût pour les choses cachées, celles que la raison ne peut expliquer, et la ruée depuis une décennie vers le bouddhisme tibétain qui, plus que toute sagesse, avec l’altruisme chassé d’Occident par son économisme, est recherche d’élévation et d’harmonie spirituelles comme but unique de l’existence humaine.
Or, tout l’Evangile est là, que les occidentaux ont abandonné aux primitifs d’Afrique et d’Amérique latine. Le christianisme que leur rationalisme orgueilleux a infantilisé, et dont ils se sont détournés, avait pourtant pendant près de deux millénaires, enseigné à leurs pères ce que maintenant ils croient avoir découvert dans le bouddhisme tibétain qui, autant que le christianisme, est excellence et exigence d’excellence. Pas plus que le christianisme n’est une mode passagère, le bouddhisme tibétain ne l’est. Infatués d’eux-mêmes et façonnés aux valeurs de l’économie libérale, combien de temps nos néophytes du bouddhisme tibétain tiendront-ils dans leur nouvelle foi ? Mais il ne faut jurer de rien ; souhaitons leur d’aller jusqu’au bout de cette merveilleuse aventure et que, éclairés par la sagesse du Bouddha, ils transforment l’Occident malade de son système économique et social.

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Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.