vendredi 11 juillet 2008

Le Premier Ministre espagnol en appelle à la conscience de l’Europe devant le naufrage des candidats africains à l’immigration

Si nous n’aidons pas l’Afrique dans son combat contre le désespoir, c’est notre notion de progrès qui devra être révisée. C’est la déclaration en substance du Premier Ministre espagnol le 10 juillet 2008 à la suite d’un nouveau naufrage de clandestins africains. Les espagnols accourus pour secourir les rescapés ont été vivement émus, horrifiés, effrayés de trouver parmi eux de nombreux enfants en bas âge. Geste éminemment humain. N’a plus compté que les hommes à sauver. De façon spontanée le problème des papiers n’est plus venu à l’esprit de personne. Les rescapés à bout de force ont été portés à bout de bras comme des frères, spontanément. Et même un cellule psychologique a été mise en place pour des mères désespérées d’avoir perdu leur enfants. Le geste est digne d’une grande Espagne, humaine, fraternelle, communiant à la douleur et à la souffrance des désespérés.


Pendant combien de temps Sarkozy et Hortefeux ameuteront-ils encore la France et l’Union Européenne contre les immigrés dont il serait temps que l’Europe prenne conscience de la profondeur du désespoir et du bien fondé des aspirations ? Jusqu’à quand la conscience des Français restera-t-elle insensible et aveugle à une tragédie que seule un politique humaine et des lois inspirées par le destin solidaire de l’humanité peut arrêter. Une telle rigueur du sarkozysme pour protéger quelle civilisation et quelle économie, auxquelles une intelligence imaginative a vite trouvé solutions aux problèmes qu’elles posent ? Jusqu’à quand les contradictions entre l’éthique et le politique seront-elles toujours surmontées au profit du politique ? c’est en substance la question que posse le Premier Ministre espagnol pris de nausée devant les affres des clandestins contre lesquels la France de Sarkozy se croise pour réveiller la France au péril des immigrés et convaincre à rallier à ses positions les pays de l’union Européenne que des scrupules de conscience retiendraient encore. Et le Premier Ministre choqué, scandalisé que de lois inhumaines soient édictées contre des humains, de rappeler à ses pairs qu’une Afrique que l’Europe cesserait de piller pour enfin se résoudre à l’aider dans sa volonté de se construire, se détournerait de l’horizon européen.


Ce sont là propos de bon sens. Mais aussi longtemps que l’Occident ne mettra pas fin à sa politique africaine de prédation et n’aidera pas les africains à construire des Etats modernes, et tant que des potentats, rois fainéants accrochés à un pouvoir de droit divin continueront à gérer l’Afrique comme un bien familial (et encore que le droit veuille qu’on gère en bon père de famille !), rien, pas même la mort n’arrêtera les africains poussés par le désespoir. Ils continueront de fuir les tragiques conditions d’existence de leur pays.



Dominique Ngoie-Ngalla, Philippe Ngalla-Ngoie

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Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.