vendredi 29 avril 2011

L'Afrique l'Ancien et le Nouveau (suite)

Nombre de croyances de l’Afrique noire ne se rendent à la rationalité de la modernité, et ne meurent (et encore jamais totalement et d’un bloc) que si des croyances venues d’autres cultures, comme le christianisme, ou l’islam, avec l’intention de se substituer à elles apportent des solutions aux problèmes qu’elles n’avaient pas elles-mêmes résolus.

Avant d’être une sinistre pratique au service des méchants, la sorcellerie est, à l’origine, instrument et mécanisme de régulation et de pacification de rapports sociaux empoisonnés par la haine et le soupçon. Les membres d’un même groupe de parentèle, invariablement, se jetant mutuellement le soupçon d’en être la cause, lorsque la maladie ou la malchance frappe l’un d’eux.

Le christianisme qui combat la sorcellerie promet à ceux qui adhèrent à lui d’un cœur sincère, la victoire sur la sorcellerie. On y adhère donc. Mais de nombreux faits vécus, en fait leur interprétation, ont fourni à la conscience collective la preuve que la sorcellerie fonctionne et est efficace. Il n’est pas sage d’y renoncer totalement. Par prudence, on gardera donc les deux croyances : quelque chose des deux. D’autant plus que, malgré l’avènement du christianisme, l’angoisse qui crée le climat favorable à la production des faits de sorcellerie ne disparait pas. L’ignorance, des difficultés économiques particulièrement graves, jointes à une gestion du pouvoir politique malsaine, sont génératrices d’un climat social de peurs et d’angoisses qui pousse la société à en chercher les causes et les solutions dans les forces de l’au-delà du monde visible que le christianisme qui en récuse l’existence, ou en minimise l’importance, n’arrête pas. L’échec du christianisme à transformer le regard et la sensibilité d’un grand nombre de ses adeptes, (le plus grand nombre, sans doute) se traduit par la naissance, à la périphérie de l’Eglise officielle, de courants religieux syncrétiques. En politique, le grand écart entre la vision du monde et l’idéologie sociale des Hellènes (qui, au Vè siècle avant notre ère, créèrent de la démocratie) et la vision du monde du monde et l’idéologie nègre du social rend compréhensible la difficulté de la démocratie à s’imposer dans les sociétés africaines. Celles-ci ramenèrent invariablement la complexité du fonctionnement des rouages du pouvoir démocratique aux principes simples et élémentaires du contrôle du lignage et de sa terre par un chef de groupe tout puissant.

L’Ancien ne cède au Nouveau (et jamais à la fois et d’un bloc sur tous les registres du Nouveau) que si la société qu’elle porte se reconnaît totalement dans les valeurs que lui propose le Nouveau. Il faut, pour que la mutation se fasse, l’apparition d’un milieu socioculturel, socio-économique et sociopolitique nouveau où l’épanouissement intellectuel et spirituel de ses ressortissants amène progressivement ceux-ci à abandonner les valeurs dont ils ont jusqu’alors vécu. Le rôle de l’éducation apparaît ici décisif. L’éducation, synonyme de décloisonnement culturel, idéologique et psycho-affectif. C’est alors que, libre par rapport à son passé et à sa tradition par la conscience qui les domine et les juge, l’Afrique enfin disponible pour la modernité pourra vraiment vivre celle-ci. Mais quand ? Pour l’heure, il faut en convenir, l’esprit étriqué et obtus des politiciens africains constitue une entrave redoutable à l’essor de l’Afrique noire.


Dominique Ngoïe-Ngalla.

mercredi 20 avril 2011

Afrique : l’Ancien et le Nouveau

Le survol, la nuit, de l’Afrique subsaharienne, en avion, laisse l’impression, agréable, d’une partie de l’humanité enfin arrimée à la modernité, ou du moins, en procès d’en assimiler les logiques de comportement, la vision du monde des sociétés passées à la modernité. Des villes bâties selon les normes architecturales modernes et joliment illuminées. Et si vous y prenez pied, pas grand-chose ne manque de ce que vous trouvez dans les villes d’Europe : commerces, où sont déversés des articles de toute sorte fabriqués en Europe, ou ailleurs, dans d’autres pays industrialisés ; écoles, instituts et universités dont le niveau est relativement satisfaisant ; des enseignants sortis frais émoulus des universités d’occident y forment une jeunesse dont l’engouement pour le savoir est incontestable. En politique, tous les pays sont passés à la démocratie depuis que le marxisme et les partis politiques uniques ont été disqualifiés. Sur le plan technologique, l’internet, l’invention parmi les plus prestigieuses de la science moderne, est confortablement installé partout. Et vraiment, comme le dit une chanson de chez nous, « l’Europe et la civilisation sont arrivées en Afrique » (Poto-Poto Mpoto Moyindo). Les habitudes alimentaires mêmes, et les manières de table ont subi de telles mutations !

L’habillement aussi, et les modes vestimentaires. L’Occident est en passe de réaliser son rêve : civiliser le monde, en lui imposant, par la violence ou la force de la séduction, sa civilisation et l’âme de celle-ci.

Illusion ! Les cultures approchées résistent. Du moins un certain nombre d’aspects de celles-ci. Descendez de l’avion. Arpentez, une à une, les rues de ces villes dont le spectacle vu de l’avion, la nuit, vous a émerveillé. Et prenez le temps d’observer, d’écouter. Vous vous retrouvez assez vite face à une évidence : non pas l’absorption de l’Ancien (la tradition) par le Nouveau (la modernité), mais, tout simplement, leur juxtaposition. Le nouveau, par prudence, tenu à distance par l’Ancien qui voit en lui un porteur de malheur potentiel.

L’écart séparant l’Ancien et le Nouveau, et indiquant leurs stades d’évolution respectifs au sein de la même humanité paraît aller sans cesse se creusant. Face au progrès irréversible du Nouveau (la modernité rationaliste) sur l’Ancien (la tradition), l’Ancien, recule sans cesse vers les formes les plus archaïques de ses stades antérieurs d’évolution ; comme s’il voulait retrouver le socle de ses valeurs fondatrices. Comme s’il refusait de se laisser capturer par le Nouveau !

En fait, la résistance de l’Ancien (la tradition) au Nouveau (la modernité) et le progrès du Nouveau sur l’Ancien prennent des formes et des expressions différentes selon le registre du Nouveau. L’Ancien sélectionne dans ce que le Nouveau lui propose, les éléments qui lui conviennent, ceux qui sont compatibles avec ses valeurs dominantes ; et rejette, ou maintient à distance, à la périphérie de son noyau culturel, les éléments pour lesquels, en quelque sorte, il ne ressent aucun élan de sympathie particulier.

Après s’être accordé un court moment d’observation, et même, parfois, tout de suite, l’Ancien adhère aux valeurs technologiques du Nouveau. Leur apprentissage et leur socialisation est alors rapide : savoirs, savoirs-faire qui peuvent être la concrétisation de connaissances aussi abstraites que la physique, les mathématiques, la chimie, les arts mécaniques, les arts du bâtiment, la médecine moderne, les arts ménagers, etc.

En revanche, les registres du Nouveau qui concernent les logiques et des productions dérivées de visions du monde particulières, qui sont l’âme même de la culture du groupe : croyances religieuses, mythes, coutumes, croyances diverses font l’objet d’une approche prudente. Leurs contenus ne sont intégrés par l’Ancien qu’après un long délai d’attente, qu’après qu’ils aient donné la preuve qu’ils ne sont pas porteurs de malheur.

A suivre.


Dominique Ngoïe-Ngalla.


mercredi 13 avril 2011

Cinquante ans après les indépendances de ses colonies la France peine à se débarrasser de son masque colonial.

Les déclarations de ses principaux dirigeants de quelque bord qu’ils soient nous abreuvent de discours annonçant la volonté de changer la cynique politique africaine de la France héritée de l’intelligence de De Gaulle. L’un d’entre eux, en campagne pour la présidentielle, fut chaudement applaudi par les Africains grisés par ses belles promesses de « rupture » avec ces pratiques qui conviennent peu à la délicatesse française. Ils oubliaient que les promesses électorales n’étaient que des spéculations dont le but est de faire monter la côte d’un candidat. Une fois Président de la République, ce candidat réalisa la difficulté qu’il y avait, lorsqu’on est Français, de se départir de ces façons honteuses, mais très utiles pour les intérêts du pays. Malgré leur modernité, même ceux n’ayant pas connu l’époque coloniale des Nègres méprisés et considérés comme des grands enfants à qui il fallait nécessairement indiquer en quoi consistaient leurs intérêts, les politiques Français s’illustrent par leur incapacité à libérer la France de sa vision coloniale dans ses rapports avec ses ex-territoires d’Afrique. Ils n’arrivent pas à résister à la tentation, tels les dieux mesquins des épopées d’Homère et de la mythologie grecque lutinant les hommes soumis à leurs décrets, de vouloir façonner le destin politique et économique de ces pays pourtant indépendants depuis cinquante ans. Une curiosité ! Les autres pays colonisateurs, petit à petit, se libèrent de leurs façons de considérer ces pauvres diables de Nègres : à défaut d’y voir leurs semblables en humanité, ils travaillent au moins à les considérer comme des partenaires.

Aux intellectuels donc, aux sages, aux politiques courageux et à tous ceux qui pensent droit (la France en compte des milliers au mètre carré) d’aider les politiques Français à décoloniser leurs esprits. Défenseurs du genre humain dans sa diversité et dans son universalité, il est du devoir des penseurs de France d’inculquer à leurs princes, qui ne l’ignorent pas, que l’Afrique c’est aussi des humains qui ont le droit à l’autonomie, et au droit à disposer d’eux même. L'Afrique ce n’est pas que des réserves dont on se sert comme dans un grenier. On ne se comporte pas de la sorte entre « civilisés » !

Les ingérences malsaines de la France n’aideront certainement pas les Africains à bâtir des sociétés responsables et solides, propres elles aussi, au même titre que les autres, à prendre part au bal mondial auquel ils assistent encore en tant que « serviteurs ». Foncièrement décolonisés, ces hommes peu entrés dans l’histoire n’attendent plus que leurs partenaires, enfermés dans une période dépassée et désuète de l’histoire, se mettent à la page, qu’ils débloquent les verrous de l’histoire afin qu’ensemble ils jouissent des possibilités d’une relation décomplexée et honnête.

Accordées à contrecœur, favorisées par le contexte historique d’alors, les indépendances à la française n’étaient voulues que de pacotille. Par des accords léonins, elle s’arrangea à maintenir sous d’autres formes, plus avantageuses même que celles que lui garantissaient déjà le régime colonial, sa toute puissance dans ses ex-colonies. Elle y faisait la pluie et le beau temps en choisissant directement des dirigeants à sa solde pour continuer la sale besogne coloniale. Cette grande démocrate, patrie des droits de l’homme n’hésitait pas non plus à se faire brutale et à violer ces derniers si elle rencontrait des résistances quelconques. Les livres qui traitent de la question et les mémoires des Africains « humiliés et offensés » sont jonchés d’exemples. C’est simplement effrayant !

La chute du mur de Berlin, annonçant un monde nouveau, relayée par la mondialisation décloisonnant les peuples et les mentalités, ne furent d’aucun secours pour la France dans ses relations avec son enfant l’Afrique. Les changements des logiques commerciales, l’arrivée de nouveaux acteurs dans le jeu Africain ne réussirent pas à modifier l’attitude de la France indécrottable. Elle tient ferme la France, toujours là, s’arrangeant à placer ou à maintenir qui elle souhaite au pouvoir au Congo Brazzaville, au Gabon, au Togo, en Côte d’Ivoire, au Tchad et ailleurs. Saufs les visionnaires, que pour leur malheur la nature avait doté d’une lecture pertinente des faits historiques, nombreux d’entre les Africains crurent la France renouvelée, non, plutôt affaiblie par la concurrence coriace que lui font d’autres acteurs en Afrique.

L’épilogue détonnant et pétaradant de la décennie de troubles qu’a connue la Côte d’Ivoire, montre bien que les analyses selon lesquelles la France serait bientôt hors-jeu en Afrique s’avèrent fausses. Sous couvert d’une résolution des Nations Unies au rôle plus qu’ambigu dans ce pays, la France s’est clairement ralliée au camp du Président « reconnu par la communauté internationale » dont elle a instruit et puissamment appuyé les milices rebelles (devenues Forces Républicaines) jusqu’à la chute de l’ogre Laurent Gbagbo, outrepassant ainsi le mandat onusien. Applaudie après la sortie victorieuse de son armée, la France aurait récoltée une véritable victoire symbolique si elle avait mis tout dans poids dans le règlement du contentieux à l’origine de la crise armée qui ôte tout crédit au Président Ouattara dont les forces ont perpétré des massacres pendant leur avancée sur Abidjan. Elle serait alors considérée comme un véritable soutien des attentes démocratiques des Africains, et non comme soutien de ses amis dont un grand nombre sont des dictateurs impénitents.


Cunctator.

jeudi 7 avril 2011

Au commencement des misères et du sous-développement de l'Afrique noire, son isolement

Les savoirs scientifiques, les inventions et les technologies qui transforment et développent les sociétés humaines se propagent du point géographique qui les a produits à un autre point géographique, à la façon d’une onde sur la surface d’un lac ou d’une nappe d’eau quelconque, de proche en proche. Pour n’avoir pas été atteinte, à temps, par un tel mouvement de propagation, toutes extérieures à elle, d’inventions porteuses de progrès, l’Afrique était mal partie sur le chemin du développement. Elle accumula du retard. Broyée par la traite des Noirs, chosifiée par la colonisation, groggy, elle n’a pas été capable de ces inventions qui changent le destin des peuples. Mais, dira t-on, l’Égypte pharaonique, avec ses merveilles scientifiques, est quand même nègre, les premières dynasties du moins? Je ne cache pas que, pour moi, c’est là une énigme. Et s’il est vrai qu’elle fut nègre, cette Égypte-là, le constat amer est qu’elle ne marqua pas du tout les cultures et les civilisations de l’Afrique profonde; celle qu’on nomme subsaharienne. On n’évoque, pour expliquer ce fait, à la vérité troublant, la probabilité d’une régression de la civilisation nègre retournée au néolithique. On aimerait en avoir des preuves scientifiques. Pour moi, comme d’autres centres du monde qui se trouvèrent à l’avant-garde des grandes inventions, l’Égypte pharaonique ne put atteindre l’Afrique subsaharienne, pour des raisons d’hostilité extrême du milieu physique: le désert interminable, la forêt répulsive. Et, jusqu’au XVIème siècle de notre ère, la houle rend inaccessibles les côtes atlantiques. Les côtes Ouest de l’océan indien, pour d’autres raisons géographiques, ne sont pas plus praticables.

Au XVIème siècle de notre ère, où, enfin, mieux outillé, après l’échec d’Hannon de Carthage au IVème siècle avant notre ère, il entre en contact avec l’Afrique noire profonde, depuis un demi-millénaire sorti du Moyen-âge, l’occident est, alors, une civilisation en plein épanouissement qui se lance joyeusement à la conquête des mers et du monde. L’Afrique, en face, ne dispose d’aucun de ces instruments qui fondent les grandes civilisations : mathématiques, physique. Elle se contente de données empiriques et bâtit des savoirs et des technologies de civilisations de bricolage. En revanche, grâce à son contact permanent avec l’Égypte justement, et aussi avec les civilisations de Mésopotamie, par Juifs interposés, l’Éthiopie fut, elle, capable de choses grandes et belles, et même, de repousser les Arabes fixés en Égypte, de faire échec à leur tentative de la coloniser.

La suite de l’Histoire de l’Afrique noire n’eut pas été la tragédie qu’elle est, si, grâce â sa maîtrise de nombre de savoirs scientifiques et technologiques, alors maître du monde, l’occident s’était comporté en instituteur généreux qu’il lui était impossible d’être: la pression des besoins économiques lui fit oublier ses beaux principes humanistes. Guidé par le dieu du profit, l’occident n’apporta pas à l’Afrique, comme avant lui, Rome à Carthage, et avant Rome, les Grecs d’Alexandre le Grand à l’Égypte, son savoir, son immense savoir et son expérience. Or, grâce à Alexandre le Grand et aux centurions Romains, cette région de l’Afrique (le Maghreb) atteignit autant que nous pouvons en juger par la place faite à la pensée et à la science, la hardiesse de l’architecture et l’art du bâtiment, des sommets dans son versant intellectuel et spirituel. Dans son versant matériel, on eut dit qu’elle défiait le temps. Tous ces beaux temples, ces thermes, ces théâtres construits il y a plus de deux mille ans d’aujourd’hui, qui témoignent du beau génie de ceux qui les avaient conçus et fait surgir de l’esprit et de la pierre. Or, ni les marchands arabes, ni, plus tard, les négriers d’occident ne pensèrent à l’instruction des Noirs pour leur donner les savoirs par quoi leurs propres sociétés s’étaient élevées aussi haut. Bien loin d’instruire les Noirs des connaissances qu’ils avaient eux-mêmes apprises ailleurs, ils les chosifièrent et les réduisirent au rang de simples instruments de production et de reproduction. Le traumatisme psychologique subséquent au refus de reconnaissance de leur dignité d’humains précipite le déclin de la fragile civilisation africaine.

Après de longues générations de tourmente et de souffrances continuées, les Noirs d’Afrique perdirent toute aptitude à une organisation politique et sociale de haut niveau, et devinrent impropres aux grandes interrogations qui préparent le terrain et le climat où naissent les grandes civilisations. Tant de traitements barbares et inhumains devaient ainsi peser sur la conscience des générations successives. La conscience noire devint progressivement le siège de conflits affectifs profonds que les Noirs, par leur rire énorme et intarissable, tentent d’évacuer. Sans beaucoup de succès, semble-t-il. Le poids d’un passé d’enfer est tel que, bien que le temps ait passé et la société nègre pas mal changé, (un grand nombre de Noirs sont élevés dans un cadre social totalement libéré au plan politique comme au plan économique), l’ombre de ce passé de malheur continue de planer sur eux, et sans cesse perturbe leur action. Cela fait que, même chez les meilleurs, devenu «habitus culturel» dans leur comportement social et individuel, le passé de violence de leur race peut faire irruption à tout moment, n’ayant jamais été exorcisé! De même qu’il poursuit les descendants de ceux qui firent au Nègre ce mauvais sort. Il les poursuit, mais en leur laissant le beau rôle.

A cause de ce matraquage physique et moral sur de longs siècles, l’Afrique noire s’est figée dans une espèce d’éternel néolithique dont Hegel ne voyait pas comment elle en sortirait. Cependant, le jugement du philosophe allemand ne fait pas que des désespérés qu’on nomme Afropessimistes. Et l’adage dit bien qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire! Rien donc ne condamne l’Afrique noire à rester la lanterne rouge du peloton des nations. A s’en tenir à ce que tout le monde peut observer, maintenant qu’elle s’est frottée aux meilleurs, l’Afrique ne manque plus de moyens qui lui permettraient, si elle se décidait à cesser d’être la risée du monde ou le «miserabilis» qui appelle sur lui la pitié du monde, de s’éveiller aux problèmes de son temps, et de faire surface et bonne figure. L’espoir d’un tel réveil repose, au-delà de ses richesses naturelles fabuleuses, sur l’existence de son élite intellectuelle. Celle-ci peut, étant donné son volume et sa qualité, mener l’Afrique à des sommets. Mais pour l’instant, il manque à cette élite, un peu frivole, discipline et volonté de conscience.

Dominique Ngoïe-Ngalla

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.