mercredi 29 juillet 2009

Gotène ou le foisonnement de vie*

L'univers de Gotène n'est pas pas un univers de la quotidiennité. C'est un univers qui tourne le dos au vraiment; c'est un univers fantatisque qui fuit la logique la logique du commun pour laisser libre cours à la fantaisie. La vie s'y développe à foison, pour se fixer en des formes étranges et inattendues. Une telle vision du monde a natuerellement des déterminations sur les procédés et les techniques d'un art où souffle un véritable vent de liberté.


Immense talent logé dans un tempérament de feu, avec cela une imagination, une peuissance et une vivacité extraordinaires de poète surréaliste. Quoi d'étonnant si, méprisant le recettes et réfutant les conventions de l'art de peindre, ayant mûri, Gotène fait éclater les cares des normes d'école. Gotène est un peintre atypique. Au centre de son art, la célébration de la vie sous toutes ses formes. Certes, par l'explosion des couleurs, le refus de la perspective, la simplification extrême des formes, et par le contraste travaillé des couleurs et des valeurs, il fait penser aux techniques et aux procédés de l'impression et de l'expressionnisme. Mais il n'est pas impressionniste, il n'est pas expressionniste. Le rapprochement qu'on pourrait faire entre la peinture de Gotèn et ces courants et ces écoles, relèverait ds convergences fortuites. Aucun rapport de filiation. Même si "Les femmes bleues" font penser aux danseuses bleues de Degas. Gotène a ses racines dans l'art nègre, dont cependant, il se garde d'être prisonnier. Gotène reste imprévisile. Roulé dans cette ironie et cet humour intarissable, il en amplifie la fantaisie, le lyrisme cosmisque et l'élan joyeux vers la vie, dont le spectacle changeant et divers le fascine et l'amuse. Avec insistance il en souligne le côté drôle.


Elle est du meilleur humour, cette grimace de singe coiffé d'un escargot à la tête impossible. Encombré d'objets de pacotille et avançant pesamment, Le vieux Vendeur est tout a fait cocasse avec sa tête de volatile bavard. Avec son étrange bonnet phrygien et sa pipe aux dimensions démesurées, le personnage du grand fumeur est burlesque dans sa gesticulation baroque.

Et justement ce qui caractérise la peinture de Gotène et qui l'arrache au ressessement des mêmes sujets et des mêmes thèmes, ce sont cette fantaisie inimitable et ce foisonnement de vie qui s'alimentent au bouillonnement des forces qui sont en lui. Forces gourmandes, sans cesse elles poussent le peintre à chercher à capter tous les messages de la nature. Ce qui donne des tableaux saisissants: Les feuilles qui nou parlent, Un étang sans poissons, Forêt d'eucalyptus, Feu de brousse, Une forêt verte, pour ne citer que ceux-là. Capter tous les messages de la nature, écouter les voix du monde pour dialoguer avec elles, fonction essentielles des grands poètes, de Lucrèce à Shakespeare, de Victor Hugo à Baudelaire, de Baudelaire à Mallarmé, de Mallarmé à Rimbaud. L'élan qui soulève la peinture de Gotène vient justement de son contact plénier avec les choses drues et concrètes de la vie. A la façon des symbolistes, il veut célébrer la nature et pour y arriver, il s'efforce d'en percer et d'en révéler l'aspect caché, le sens mystérieux.


Sous son regard les eucalyptus sont soudain doués d'une âme; alors, Gotène les drape dans la dignité altière des notables batékés. Sous son pinceau, les poissons cessent d'être de banals petits animaux juste fait pour satisfaire les besoins alimentaires de l'homme. Le poisson est créature vivante et belle à voir, et c'est l'unique fonction que, respectueux de la vie, le peintre lui assigne.


Dans leur étrange entrelacement, Les lianes grises chantent une complainte et nous ramènent à l'émouvante chanson grise de verlaine. Les êtres inanimésont ainsi une âme. Sous le regard de Gotène, le balai n'est plus ce vulgaire instrument de ménage : il parle aux vivants. Il est présence vivante.


Ce foisonnement de vie, cette vitalité de cosmos, Gotène use, pour l'exprimer, de bien des procédés. Les plus courants étant ces arabesques qui enveloppent et traversent les formes pour leur imprimer cette extraordinaire vivacité de mouvement. L'autre procédé le plus courant est cet entrecroisement dynamique des lignes et des couleurs d'où jaillissent parfois des formes inattendues: Les danseurs aux bracelets, Le couple rouge et beige, Les couleurs du lit, Les cinq rêveurs,... toute une fantasmagorie. Peinture vivante de Gotène qui arrache à l'inexistance, pour leur faire prendre part au chant et à la danse du monde, les objets inanimés mêmes. Et parce qu'il ne conçoit pas autrement la structure de l'univers que sous sous l'image du tournoiement perpétuel et de la valse des éléments qui le constituent, Gotène revient constamment sur le thème de la danse, parce que, par le sortilège de la musique, la danse instaure entre individus qui y entrent un lien d'intimité communielle. la danse est, pour Gotène qui y revient de façon obsessionnelle, l'étincelle qui rallume la joie du monde. Et le monde de Gotène est un monde pris dans un irrésistible élan de joie.

*:Gotène, peintre congolais né en 1939, personnalité légendaire et incontournable à Brazzaville, a plus de 50 ans d'expérience en peinture, et derrière lui, un riche parcours international, de très nombreuses expositions, et de tout aussi nombreux prix (Grande Médaille de Vinci à Paris, …).

dimanche 19 juillet 2009

L'Afrique malade de ses dirigeants




S'interroger sur les problèmes actuels de l'Afrique nous renvoie souvent à ces maux trop bien connus pour l'avoir désorganisée, vidée et enfin soumise à un joug atroce. Ces maux il est vrai ont marqué ce pauvre continent à jamais, mais il est cependant de mauvaise foi de ne laisser peser nos malheurs présents que sur ces pages douloureuses de notre histoire.
Aujourd'hui que les choses ont pris une autre tournure, l'Afrique pilotée par ses propres fils était mal partie, mais les moyens d'arriver à bon port ou même seulement de se remettre sur le rail lui sont connus, rien ne l’empêche d'y accéder. Le Botswana et quelques autres pays dont on ne parle malheureusement pas beaucoup essaient tant bien que mal de les appliquer, et ça semble marcher jusqu'aujourd'hui. C'est preuve que la recette est assez simple, elle s'appelle la bonne gouvernance.

Est-elle simple avons-nous dit? Certains n'arrivent pas à les appliquer pourtant. Ce qui est paradoxal chez ces pays qui n'arrivent pas ou qui ne veulent pas les appliquer (qui sait?), c'est que ce sont des pays richement dotés en matières premières: des populations jeunes et dynamiques, des ressources naturelles abondantes, donc des ressources financières. Voila pourtant des ingrédients qui, sous la férule d'une administration sérieuse et rigoureuse, donnent un plat savoureux appelé développement. Il ne s'agit pas de se hisser aux standards de l'OCDE, mais d'apporter aux populations le minimum de bien être: de l'eau, de l'électricité, des services sociaux et les infrastructures leur permettant de se prendre en charge et attirant des investissements étrangers.

Ces pays, pour la plupart situés en Afrique centrale, ont des dirigeants qui ne sont pas animés de fierté et de piété pour leur pays, ce sont de bien mauvais princes. Ils manquent de noblesse. La pire des rotures ne se comporterait pas comme ils le font avec leurs populations. A les voir avec leur air sage et grave lors de sommets et rencontres entre chefs d'Etats, qui ne les connaitrait pas pourrait penser que cet air reflète leur souci permanent d’améliorer la condition et le sort de leurs populations. Que nenni! Ces princes sont notoires pour leur incurie, autrement comment pourraient-ils dormir paisiblement autour de tant de misère?

Au départ choisis, que dis-je, placés au pouvoir par leurs parrains occidentaux pour leur talents de cancres, car cancre faut être pour livrer son pays plus que ce qu'attendaient de vous vos parrains, (vous en êtes ainsi la risée, vous qui vous prenez pour leurs amis; ils ne pouvaient pas s'attendre à mieux en terme de suppôts, et je ne serais pas étonné que lors de rencontres entre chefs d'Etats occidentaux ou dans leurs cabinets lorsqu'il leur arrive d'aborder les questions africaines qu'ils se disent « ce sont des supers tarés ces potentats nègres ! »), ces mercenaires venus faire souffrir leurs peuples, se comportant tels des flibustiers ou des soldats d’une armée conquérante avide de viols et de razzias, n’ont plus besoin d’un quelconque soutien pour s’agripper au pouvoir, les relations internationales sans cesse changeantes prennent le cap du non interventionnisme. Les Africains usent désormais de l’arme constitutionnelle pour demeurer au pouvoir, et je ne pense qu’ils soient conseillés en cela par l’occident. La souveraineté des Etats africain étant respectée il ne demeure plus que les injonctions et discours de dirigeants étrangers, invoquant l’avènement d’une autre façon de conduire les affaires, de dirigeants plus responsables, capables de donner une vision et un idéal aux jeunesses de leurs pays. Des prêches dans le désert, le chien aboie, la caravane passe !

Dans un monde globalisé, où les mauvaises conditions de vie imposées à un peuple ont forcément des répercussions bien au-delà des frontières nationales, le phénomène de l’immigration avec son lot de drames, pour ne citer que cela, devrait inciter les pays « puissants » à plus de responsabilité, leur action au Zimbabwe par exemple souffre de son peu de sévérité. C’est d’actions menées dans le cadre des institutions internationales telles que les Nations Unies que devraient être prises des mesures coercitives contre ce que nous nommons le déni de bonne gouvernance. Devrait être sanctionnée cette façon d’infliger souffrance et misère à son peuple quand on sait que le pays a largement les moyens de subvenir à ses besoins primaires.

Pourquoi donc souhaiter diriger un pays si ce n’est pour apporter une pierre à son édification en tant que nation moderne et polissée ? Souhaite-t-on demeurer au pouvoir, car c’est souvent le cas, pour se révéler être des pachydermes à qui le moindre effort de réflexion et d’imagination donne la migraine ? Par paresse on ne gouverne plus, on se contente, tel un malpropre de voler le petit peuple au lieu de s’en prendre aux multinationales. Dépourvus de capacités d’abstraction, ils ont trouvé en l’Etat, dont ils comprennent très mal les principes, le moyen d’assouvir leurs instincts de bêtes sauvages. Quant aux capacités d’imagination, ce serait trop leur demander, on le sait, c’est du rêve de certains dirigeants que sont sortis les plus beaux édifices d’Orient et d’Occident. Nous on se contente de rêver de châteaux et de voitures de luxe payées avec l’or de notre peuple. Ce sont alors des monstres dont les rêves sont porteurs de destruction, de misère et de mort, et dans tous les domaines ! C’est dommage que Pinocchio ne soit qu’un conte de fée, on verrait beaucoup de nez s’allonger au cours de déclarations d’adhésion aux principes rationnels de gestion d’un Etat.

On reconnaît à ces piètres dirigeants une autorité, mais n’oublions pas que l’autorité, la vraie ne se décrète pas, elle vient des qualités de celui qui se veut se veut chef ; de l’ascendant que lui ont conféré sa distinction quant au savoir, aux qualités militaires, la noblesse de son attitude envers tout ce que la vie lui propose ; celui là est le primus inter pares des Romains. Une telle autorité est reconnue même par les adversaires tellement elle s’impose. La nôtre, du moins celle de nos chefs d’Etats est issue de la crainte inspirée par les armes, c’est de la coercition.

La question serait réglée si de tels comportements n’étaient constatés que chez cette classe d’hommes politique de mauvaise facture. On pourrait considérer qu’il s’agit d’un mauvais songe dont on se réveillera, mais la mauvaise pratique a eu le temps de s’infiltrer dans l’imaginaire de nos sociétés, elle devient référence normative, donc coutume. Il n’est pas rare d’entendre de jeunes congolais, centrafricains ou camerounais, lorsqu’ils se prennent à rêver de pouvoir, de se voir agir selon les mêmes codes que les roitelets actuels. Nombreux sont les jeunes gens qui ont intégré comme norme de comportement leur tentation à la facilité. Voyez donc ce que peut avoir comme résultat d’avoir trop longtemps des gens sans foi ni loi à la tête d’un pays. Ils portent le virus de la déliquescence. Si l’on ne prend conscience ce mode de gouvernement deviendra normal. Aux intellectuels donc de descendre dans l’arène et d’éclairer par leur lumières ce pauvre peuple engourdi et ahuri par tant de souffrances. De ceux-là aussi beaucoup de choses sont à déplorer, nous en reparlerons si Dieu nous prête vie(*).



Philippe Ngalla-Ngoie.


* Au sujet des intellectuels, lire l’article « Intellectuels vermoulus d’Afrique : la trahison des clercs » publié sur ce blog.

mardi 14 juillet 2009

Afrique centrale: la jeunesse dans les nasses des idéologies groupales.

Ce n’est pas seulement de ses matières premières que l’Afrique noire est riche. Elle ne l’est pas moins de ses hommes. Et comme le gros de ces hommes est constitué de jeunes, on peut bien dire que ce continent qui aujourd’hui barbote dans la misère, est promis à un bel avenir ; la jeunesse étant promesse de moisson et d’abondance. Un phénomène sociologique inquiétant vient cependant tempérer notre bel optimisme : en dehors du SIDA qui y fait des ravages plus qu’ailleurs dans le monde, et des guerres endémiques qui, si l’on n’y veille, peuvent avant trop longtemps contrarier le dynamisme de cette courbe démographique, on doit tenir compte d’une donnée peu rassurante : la jeunesse africaine, l’objet de tant de fantasmes (légitimes sans doute), est une jeunesse malheureusement que ses trop fortes attaches aux communautés de base (ou ethnies) antagonistes aliènent forcément, en l’amenant à s’y soumettre aveuglément. Cette jeunesse se trouve de ce fait affligée de myopie idéologique qui l’empêche de voir au-delà de l’horizon de l’espace étriqué du groupe d’appartenance qui a pour elle la douceur sécurisante du nid maternel idolâtré.

Jeunesse divisée donc et traversée de conflits ; l’exact reflet des divisions et des rapports heurtés qui affectent les multiples groupes ethniques auxquels elle appartient. Résultat ? Le processus de formation de la nation tarde à se mettre en route, quand nation signifie désir et volonté d’un vouloir vivre ensemble, par l’affaiblissement progressif du lien primaire des populations aux sociétés de base, à la faveur de l’apparition, dans les centres urbains, d’autres pôles d’identification collective des individus : l’école, les églises chrétiennes, les milieux professionnels, le sport de masse, l’armée. Il en avait résulté la formation d’un grand nombre d’organisations de masse : jeunesse socialiste, jeunesse catholique, jeunesse protestante, jeunesse étudiante, union des femmes révolutionnaires, bien d’autres encore qui s’emploient toutes à unifier ce qu’elles appellent « les forces vives de la nation », par le décloisonnement et le rapprochement de toutes les ethnies, à fondre à terme en une même âme collective, au moyen de la socialisation active des normes et des valeurs républicaines ; l’autorité de l’Etat devant être assise sur ces normes et ces valeurs.

Mais il est clair que ce sont là identités collectives secondaires, pas encore suffisamment affermies. Il leur manque la solidité structurelle que seul donne le temps long. En temps de paix, tout va bien ; ou pas trop mal. A l’observateur étranger les rapports entre les différentes composantes culturelles du pays apparaissent harmonieux, mais qu’éclate une crise sociale grave, très vite le souci de sécurité réveille le reflexe identitaire. A l’appel de l’instinct de groupe nos organisations de masse se débandent. Sa pression réajuste dans le sens des logiques de l’idéologie groupale, des positionnements politiques jusque là désirés et approuvés dans l’enthousiasme, maintenant perçus comme de véritables aberrations et reniés sans remords.
Il s’en trouve certes, qui résisteront à l’appel des sirènes du groupe d’appartenance, fidèles aux engagements pris ensemble. Mais combien peu nombreux ! Qui par ailleurs payent leur fidélité à un idéal par des vexations de toutes sortes. Leur entourage les accuse de traitrise.
La grande diversité d’origine culturelle de ses membres fragmente en une multiplicité de clans aux rivalités féroces la classe politique des pays africains. Pour des formations politiques à forte coloration ethnique, la jeunesse plus homogène des groupes d’appartenance est un vivier inépuisable dans lequel elles recrutent, sans difficulté, des troupes de militants convaincus et décidés.

La charge affective du lien culturel qui transforme une foule anonyme en une gigantesque parentèle est, dans la circonstance, un atout de premier ordre. Elle crée une ambiance qui établit entre le leader et sa base (dont le plus gros des adhérents est constitué de jeunes) une relation de type presque fusionnel. Ce qui explique que cette base obéît au doigt et à l’œil aux ordres du leader. A charge pour ce dernier de mettre toute son intelligence au service des intérêts de sa base, dont il renforce ce faisant le dangereux cloisonnement idéologique qui rétrécit le territoire national commun ramené aux limites familières des terres du groupe d’appartenance où la communauté de culture rassure.

Dans un tel contexte sociologique traversé par des peurs, réelles ou imaginaires et les égoïsmes de groupe, il n’est pas question pour des jeunesses cloisonnées, de songer à la nécessité et à l’urgence d’aller les unes au devant des autres pour former bloc ensemble contre des pratiques qui appauvrissent l’Afrique. Le salut de l’Afrique viendra de la prise de conscience par la jeunesse de tout le pays, du péril que sa fragmentation en groupes rivaux fait courir à l’ensemble de la communauté nationale.

Qu’on ne s’y trompe donc pas, ces jeunesses africaines qui grandissent sous le regard d’adultes, contre les apparences, façonnés à l’ancienne, conformément aux idéologies de leurs groupes d’appartenance, ces jeunesses donc adopteront peu ou prou les comportements sociaux des adultes. L’éducation reçue à l’école ou à l’église est trop sommaire et sur le plan pédagogique trop mal organisée pour ouvrir à la modernité qui est synonyme de triomphe de la raison critique, les jeunes qui la reçoivent, en gommant de leur esprit la part mauvaise du patrimoine spirituel légué par la vieille Afrique. Le martèlement du discours républicain est encore loin d’entamer la solidité du lien à la communauté de base. L’allégeance politique et citoyenne à l’Etat a de ce fait beaucoup de mal à se construire. Faute de culture démocratique qui serait le levier de ses choix politiques, étranger aux valeurs de la République trop abstraites pour lui, le leader politique africain reste l’homme d’un clan. Il en incarne les intérêts.

Vues ainsi fût-on de tempérament optimiste les perspectives de la jeunesse africaine sont bien sombres. Surtout que s’y ajoute la médiocrité de la classe politique qui produit des dirigeants irresponsables, sans imagination, ne pensant qu’à s’amuser, ne se donnant jamais le temps de réfléchir pour proposer un modèle d’ambition politique fondé sur la justice et l’équité plus le sens de l’esthétique et du beau dans lequel toutes les jeunesses se reconnaitraient. Dans la Grèce et la Rome Antiques quelle jeune ne rêvait d’être plus tard un Caton ou un Thémistocle, lui aussi ? Pour la jeunesse africaine Nelson Mandela devrait être au centre de ses rêves.

On le voit il s’agit pour la jeunesse africaine encore travaillée et divisée par la diversité de son ancrage culturel, de réveiller les trésors de générosité qui dorment en elle, de créer les conditions d’une prise de conscience des périls que court l’Afrique, faute d’une jeunesse vivante. S’efforcer de fondre toutes les jeunesses en une, autour d’un idéal commun. L’allégeance aveugle à la communauté de base devant être reconnue pour ce qu’elle est dans le contexte d’un Etat moderne : une abominable aliénation.

Par Dominique Ngoïe Ngalla et Philippe Cunctator qui nous livrent leurs réflexions sur le monde d'aujourd'hui : de l'Afrique clopinant sur le chemin de la modernité au reste du monde, de la complexité des enjeux politiques aux péripéties du fait religieux, nous découvrons sous la plume de Dominique l'âme du poète qui rêve d'un autre monde, mais n'oublie ni les brûlures de l'histoire ni la dure réalité du temps présent...

Quelques ouvrages de Dominique Ngoïe-Ngalla...





L'Evangile au coeur de l'Afrique des ethnies dans le temps court
; l'obstacle CU, Ed. Publibook, 2007 .




Route de nuit, roman. Ed. Publibook, 2006.




Aux confins du Ntotila, entre mythe, mémoire et histoire ; bakaa, Ed. Bajag-Méri, 2006.




Quel état pour l'Afrique, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Lettre d'un pygmée à un bantu, mise en scène en 1989 par Pierrette Dupoyet au Festival d'Avignon. IPN 1988, Ed. Bajag-Méri, 2003.




Combat pour une renaissance de l'Afrique nègre, Parole de Vivant Ed. Espaces Culturels, Paris, 2002.




Le retour des ethnies. La violence identitaire. Imp. Multiprint, Abidjan, 1999.




L'ombre de la nuit et Lettre à ma grand-mère, nouvelles, ATIMCO Combourg, 1994.




La geste de Ngoma, Mbima, 1982.




Lettre à un étudiant africain, Mbonda, 1980.




Nouveaux poèmes rustiques, Saint-Paul, 1979.




Nocturne, poésie, Saint-Paul, 1977.




Mandouanes, poésie, Saint-Paul, 1976.




L'enfance de Mpassi, récit, Atimco, 1972.




Poèmes rustiques, Atimco, 1971.